La Antorcha

[Juan Manuel Soriano]

La Antorcha
Stade de football de 39956 places.

[Juan Carlos Vázquez]

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Congrès des Patriotes
Vendredi 2 juillet 191
Conçue pour être la grand messe des Patriotes et le grand lancement de leur campagne des élections générales, le Congrès du parti mettait en scène le plébiscite des dizaines de milliers d'adhérents rassemblés à Dorado, une des meilleures chances de victoire du parti dans ces élections.

Alors que le stade réservée était complet et l'ambiance conviviale, de nombreuses personnalités du parti défilaient toute l'après-midi à la tribune pour vanter les louanges de leur chef de fille. Une courte pause s'exerça en début de soirée pour permettre aux sympathisants de voter, en ligne, pour ou contre la candidature de Juan Carlos Vázquez. Après une heure de pause, le Président sortant du parti arriva le sourire aux lèvres sur la scène et annonça que 98,18% des adhérents avaient approuvé la candidature de son collègue Vázquez. Il prononça ensuite un petit discours à l'issue duquel il convia son successeur à monter sur scène.

Très applaudis, les deux chefs de file du mouvement se donnèrent une accolade et restèrent ensemble sur scène pendant quelques minutes avant que le sortant ne quitte la scène pour laisser le nouveau leader de l'extrême-droite dérouler un des speechs les plus importants de sa carrière.

Bonsoir à toutes et à tous !

Quel plaisir que d’être parmi vous ce soir ! Mais surtout quel honneur que d’être investi par les membres de ce si grand parti pour porter son projet à travers notre belle nation et donc de faire voter pour notre mouvement lors de ces élections générales. Le fait que plus de 98% d’entre vous m’accordiez ce soir votre confiance est un témoignage de confiance et d’unité fort et je veux que cette unité soit préservée, autant dans cette campagne que dans la prochaine législature.

Je me dois également de remercier Juan Manuel Soriano qui a mené notre parti avec courage pendant les temps troublés que constituaient ces dernières années. Je me réjouis de l’avoir à mes côtés dans cette bataille, chaque engagement étant crucial, chaque voix pouvant avoir une importance décisive.

Applaudissements nourris pour le dernier chef du file du parti, très respecté chez les adhérents.

Je suis également ravi de découvrir que ce Congrès se tient ici, dans cette si belle ville qui est la mienne de Dorado, pour laquelle je suis d’ailleurs tête de liste. Oui, cette ville est magnifique. Ses habitants sont des carlomanians fiers et courageux, soucieux du bien commun. Mais leur courage est décuplé par les difficultés auxquelles ils font face, au premier rang desquelles le chômage.

En effet, 10,5% des habitants de cette circonscription sont au chômage. C’est énorme et c’est encore pire lorsque l’on se souvient que c’est encore plus que cela dans d’autres circonscriptions de notre pays. Et quelles réponses face à cela? Un petit peu plus d’aides aux entreprises par ici, un temps de travail plus réglementé par là. Mais quand les hommes et les femmes politiques accepteront-ils de regarder la vraie cause de ce chômage de masse? Quand oseront-ils cesser, au nom d’un dogme visant à nous isoler sur la scène politique, de fermer les yeux sur les conséquences dévastatrices, notamment en terme d’emploi, de l’immigration?

Les Patriotes que j’ai l’honneur de conduire sont les seuls à parler ouvertement sur cette question et, surtout, à faire des promesses. Nous instaurerons dès notre arrivée au pouvoir la préférence nationale. Elle s’articulera autour de plusieurs axes. Tout d’abord, nous exigerons que les entreprises carlomanianes représentent au moins 90% de la commande publique. L’argent du contribuable carlomanian doit lui revenir, autant par les services publics que par l’assistance au développement des entreprises auxquelles cette politique bénéficierait.

Le deuxième axe de cette politique sera l’instauration d’une limite maximale de salariés étrangers dans une entreprise. Toute entreprise de plus de 50 salariés ne pourra avoir plus de 5% de ses salariés n’étant pas carlomanians. C’est aux carlomanians d’être prioritaire chez eux. Oui, vous êtes chez vous et vous devez avoir la priorité en toutes circonstances. De plus, nous créerons une assistance publique à la recherche d’emploi totalement gratuite pour les citoyens carlomanians mais payante pour les citoyens étrangers. Et enfin, toujours parce que les étrangers qui viennent sur notre sol bénéficient de la clémence du peuple carlomanian et doivent à ce titre les remercier par une plus grande contribution, nous créerons une taxe spéciale sur l’imposition des salariés étrangers, à hauteur de 5% de leur revenu.

Alors j’entends déjà venir les nombreuses condamnations de notre programme. J’entends déjà les insultes fuser et poindre les accusation de racisme, de xénophobie, de fermeture et de repli sur nous-même. À tous ceux qui versent dans ces théories quasiment diffamatoires, je veux répondre calmement mais surtout fermement. Notre État a failli. Il se révèle incapable de subvenir aux besoins élémentaires de la population. Les chiffres du chômage le montrent mais ceux de la précarité le montreraient aussi bien. Alors oui, j’assume de dire que les carlomanians peuvent légitimement attendre de leurs élus qu’ils les défendent eux d’abord. Un jour viendra, je souhaite que ce soit le plus tôt possible, où notre État aura su régler les grands problèmes de cette nation en offrant un niveau de vie décent et désirable à ses habitants. Ce jour là alors, nous reconsidèrerons la question de l’immigration. Je veux bien accueillir mais dans des conditions dignes. Les immigrés qui viennent chez nous doivent pouvoir bénéficier de bons logements, de bons soins et trouver un emploi stable. Mais jamais je ne les aiderai à acquérir ce niveau de vie avant que les carlomanians n’y aient pas accès eux-mêmes.

Standing ovation.

L’autre grand enjeu de notre époque est celui de la sécurité. Si il y a une chose que je ne veux plus, c’est que des centaines de milliers de carlomanians ouvrent comme moi leur journal chaque matin pour y découvrir des faits divers sordides. Un jour c’est une jeune étudiante, le lendemain un retraité. Une autre fois c’est un honorable père de famille. Et à chaque fois la même rengaine, des élus, locaux ou nationaux selon la médiatisation de l’évènement, viennent afficher leur peine artificielle devant les caméras. Et puis régulièrement, on nous vend le coup de l’individu isolé étant une forme d’accident inévitable de parcours. Moi je ne suis pas qu’un Sénateur soucieux de remporter un nouveau mandat. Je suis aussi un père quadragénaire de 3 enfants. Je suis inquiet pour leur sécurité et, plus encore, je suis anxieux de savoir le pays que nous leur laisserons. Voulons-nous d’un pays dominé par les voyous dans lequel les plus vulnérables, nos aînés comme nos enfants, peuvent à chaque instant faire l’objet d’une attaque aux conséquences imprévisibles? Je ne veux pas de votre vote pour venir afficher une compassion factice à chaque évènement tragique. Je veux votre vote pour s’attaquer radicalement au problème de l’insécurité dans ce pays.

Et cela passera par des réformes majeures, bien sûr. Tout d’abord, nous n’allons pas lésiner sur les moyens pour permettre à l’ordre d’être respecté. Un plan de 10 milliards sera lancé pour moderniser les équipements et les casernes de nos forces de l’ordre. Un équipement moderne et entretenu est une des clés à une politique efficace de maintien de l’ordre. 8 000 policiers seront également recrutés en plus pour augmenter les moyens de nos forces de sécurité. Rien que dans cette circonscription, ce seront près de 400 policiers qui seront embauchés et participeront à la sécurité de tous. Enfin, nous créerons 50 000 nouvelles places de prison et rénoverons massivement le parc existant pour permettre d’incarcérer ceux que la justice veut maintenir hors d’état de nuire. Le manque de moyens ne doit pas être un facteur de renoncement dans la lutte contre le crime.

Mais engager des moyens est indispensable mais non suffisant. Des réformes judiciaires doivent être engagées. Dès notre victoire, nous travaillerons à l’instauration de peines planchers pour la plupart des crimes pour s’assurer que les victimes et leurs proches soient non seulement en sécurité, mais surtout que justice leur soit faite. Nous irons également plus loin en interdisant purement et simplement les peines aménagées pour tous les crimes fédéraux. Je ne veux plus voir des criminels condamnés errer dans nos rues et récidiver. Enfin, toute personne non titulaire de la nationalité carlomaniane et condamnée pour un crime ou un délit se verra expulsée. Si des individus que nous accueillons malgré notre incapacité matérielle et financière de le faire, nous sacrifiant ainsi partiellement pour eux, troublent l’ordre public, nous devons les renvoyer chez eux sans délai.

Applaudissements nourris.

Alors oui, mes très chers amis, mes chers compatriotes, la balle est finalement dans votre camp. C’est à vous de décider si vous voulez que j’ai davantage que 48 collègues patriotes au Parlement. C’est à vous de décider si vous voulez glisser dans l’urne le seul bulletin qui se soucie de votre sécurité physique et financière. Nous vous proposons un grand coup de balai. La classe politique traditionnelle a échoué à sortir Carlomania de la détresse. Ils ont fait leur temps et les carlomanians aspirent légitimement à essayer autre chose.

Quand vous vous rendrez aux urnes, n’oubliez pas que vous pouvez nous donner un poids conséquent. Vous pouvez nous donner suffisamment de sièges pour nous rendre incontournables et forcer nos idées à être représentées. Mais pour cela j’ai besoin de vos votes. Et j’ai surtout besoin que pendant les jours à venir, vous convainquiez sans relâche les électeurs que leur voix est décisive et aura un impact sur l’avenir de cette nation.

Merci à tous ! Puisse le Sort vous être favorable à vous et à l’incroyable Royaume de Carlomania !

Le public se leva d'un seul pour applaudir son champion qui savoura sa notoriété nouvelle. Il fut rejoint sur scène par sa femme et leurs trois enfants, avant que les poids lourds du parti ne montent sur scène, à commencer par le Sénateur Soriano qui s'afficha longuement aux côtés de son ancien rival. Tout le public entonna les paroles de l'hymne national quand la musique de ce dernier retentit dans le stade et réserva à l'issue de l'hymne une dernière ovation à son candidat.