mer. 22 avr. 2020 04:33
Santino avait commencé son tour des îles désormais et il comptait marqué un grand coup à domicile. Il savait qu'un cinquième de la population de sa ville était retraitée, il fallait donc jouer sur deux thématiques qui plaisaient aux anciens : les retraites et l'avenir. Parler de leur situation et de celle de leurs petits-enfants. C'était à la fois des thématiques universelles mais préférées par ces gens-là plus que tout autre. Il devait également répondre à l'actualité, en ayant une position hégémonique dans la campagne, il fallait que l'avis des communistes soit omniprésent, que leurs analyses et critiques soient étendus à tout sujet et toute opposition, bref, il fallait recentrer la mobilisation et le discours vers une hégémonie pour s'imposer sans humilité et se donner la posture que les électeurs lui donnerait.
Chers amis, très chers camarades,
Comme je souhaite que cela devienne une habitude, avant de commencer à exposer les positions et les réflexions profondes du parti des masses laborieuses, j'aimerais m'arrêter quelque instant sur l'actualité nationale. Il me faut revenir sur le seul discours audible des dernières vingt quatre-heures, à l'exception du mien, celui de Madame Pellegrini, candidate de l'ALCO. C'est à dire, l'alliance conservatrice, un parti qui gouverne par la naphtaline, qui n'embraye que pour enclencher la marche arrière. J'ai particulièrement apprécié quand elle a badigeonné de fierté régionale les habitant de Soler. Cela a dû également faire du bien au locaux d'entendre du bien de leur architecture, de leurs manières, de leur ville, avec beaucoup d'idéalisation et d'aveuglement. Tout flatteur vivant au dépend de ceux qui l'écoutent, la poétesse Pellegrini a bien besoin d'idéaliser la condition de son public pour qu'ils ne puissent pas voir les véritables problèmes, les dysfonctionnements, les erreurs, de manière objective. Sur la question sociale, la belle parleuse est alignée sur notre position : trop d'inégalités. Sur la position économique, elle mis un coup d'agrafeuses dans mes précédents discours, y a surligné les conclusions et les a simplement lu. C'est une méthode comme une autre pour se faire une idée que de répéter celles des autres. J'ose espérer cependant que les carlomanians préféreront l'original à la copie, l'original qui possède en plus la profondeur du raisonnement. Sur la question de l'austérité, la lectrice Pellegrini devait avoir le programme communiste sous les yeux, mais hélas, elle finit par dévier pour en revenir à la fierté nationale et à un entre-soi délétère. Voilà que celle-ci n'a pas compris grand chose aux réalités du monde. Elle se perd en nationalisme agressif et xénophobe pour détourner le véritable antagonisme qui existe dans notre pays. Le principal antagonisme se fonde entre les possédants et les possédés. Il n'y a aucun antagonisme entre carlomanians et non-carlomanians. Madame Pellegrini veut associer la lutte contre les possédants, qui s'approprient la valeur du travail des prolétaires, et la lutte contre les étrangers qui s'approprieraient le travail des carlomanians. Voilà le raisonnement qui pousse la nationaliste Pellegrini à vouloir revoir les politiques immigratoires et non émigratoires. Nous pouvons aller n'importe où mais n'importe qui ne peut pas venir. Le raisonnement de celle-ci, c'est de dire :
Les patrons s'approprient votre travail, créons des lois sociales, les étrangers s'approprient votre travail, créons des lois xénophobes !
Mais il faut rappeler à celle-ci qui ne connait pas ou qui ment délibérément sur la nature de ces deux "appropriations". La première, celle des patrons, consiste en l'appropriation de la valeur du travail fourni par le travailleur carlomanian. C'est à dire que puisqu'il possède les moyens de production, ou qu'il a hérité de suffisamment de fonds, il peut s'approprier une part de ce que produit le travailleur carlomanian. La seconde, celle des étrangers, consiste en l'appropriation d'un travail qu'aurait pu occuper un carlomanian. C'est à dire qu'un étranger volerait le travail d'un carlomanian. Très bien, dites-moi maintenant, quand une femme obtient un travail auquel a candidaté un homme, ces gens-là pensent-ils que les femmes volent le travail des hommes ? Non. Ce n'est que pure hypocrisie, les frontières ne sont que des conventions arbitraires qui n'influent pas le processus économique et la situation sociale des gens. Hypocrisie doublée par le fait que les étrangers lorsqu'ils travaillent, oeuvrent dans les métiers que les carlomanians ne veulent pas faire. Presque un dixième des ouvriers sont étrangers ! C'est avec le chômage, la seule catégorie socio-professionnelle dans laquelle les étrangers sont autant ou plus proportionnellement. C'est à dire que d'une part, les étrangers sont rejetés et se voient refuser plus d'emplois qu'un carlomanian et quand ils parviennent à obtenir un travail, c'est majoritairement dans les usines pour s'abîmer la vie et produire à la place des carlomanians. Estimez-vous que celui qui a été embauché comme éboueur, vous a volé votre travail ? Bien sûr que non. La question de la nationalité et de l'origine géographique des travailleurs est un débat sans fond. Une intoxication dialectique que répand la vermine brune.
Notre pays compte plusieurs îles, plusieurs duchés, est-ce que si un habitant de Saternidad allait à Soler et y était employé, il volerait l'emploi d'un habitant de Soler ? Est-ce que quand un carlomanian va à l'étranger pour travailler ou apprendre, est-ce que vous dites qu'il vole le travail ou la place en université d'un habitant local ? Bien sûr que non ! Ce repli identitaire est très partial et ne touche que quelques cas. Il est toujours plus intéressant pour un parti d'essayer de se trouver un ennemi juré et de mener une croisade dogmatique à son encontre, plutôt que de penser la société globalement et de trouver de solutions réelles.
L'argumentaire de l'impensante Pelligrini c'est : 50 000 chômeurs, 50 000 étrangers, trouvez la solution. Demain, ça sera : 50 000 chômeurs, 50 000 eibadistes, trouvez la solution. Et quand on les aura dégagé : 50 000 chômeurs, 50 000 homosexuels, trouvez la solution. Ou bien : 50 000 chômeurs, 50 000 anarchistes, trouvez la solution. Ou encore : 50 000 chômeurs, 50 000 noirs, trouvez la solution. Et pourquoi pas : 50 000 chômeurs, 50 000 femmes, trouvez la solution.
Cette approche nationaliste n'est qu'une duperie et évite de regarder objectivement la réalité. Il existe un déterminisme social, pas un déterminisme national. Votre situation sociale influe votre condition à venir, votre lieu de naissance, la langue dans laquelle vous avez été élevé, la culture que vous avez pu connaître, ne sont pas choses déterminantes, pour rien.
Par ailleurs, cette femme qui semble réfléchir comme elle se veut séduisante à l'électeur, c'est à dire très superficiellement, accuse nos ennemis communs d'austéritéisme, de mondialisme et de gauchisme culturel -exactement comme je l'ai fait, sans insulte mais par la démonstration ; bien sûr, comme j'avais déjà apporté la réflexion sur ce sujet, il ne lui restait plus qu'à le redire pour faire comme si elle eût inventé le fil à couper le beurre- et elle a aussi accusé les communistes de faire de longs discours qui devaient brouiller le débat pour faire croire qu'on pourrait lier souverainisme économique et mondialisation ethnico-culturelle. Excusez-moi d'abord de remarquer que je suis toujours très clair et que j'explique chaque terme lors de mes démonstrations, ce qui n'est pas le cas de mon adversaire qui sous couvert de jolis termes, dit tout et rien. Une mondialisation ethnico-culturelle. C'est plutôt joli comme assemblage de termes, mais qu'est-ce que ça veut dire ? J'ai essayé de chercher un peu.
Mondialisation déjà. Dans quel sens ? Dans le sens de ce qui devient mondial ? Cela voudrait dire que nous essayons de faire une ethnie culturelle mondiale ? Cela n'a aucun sens. Et si nous nous penchons sur le mot-valise ethnico-culturel, c'est pareil. Une ethnie c'est un groupe d'individu ayant une conscience identitaire d'appartenance à une culture particulière, ce n'est pas définitif, c'est très arbitraire et controversé. Mais dire ethnico-culturel reviendrait à dire culturo-culturel. L'ethnie qu'est-ce sinon l'identité qu'on s'attribue ou qu'on se voit attribuer arbitrairement, tout cela se fondant sur la culture, c'est à dire sur l'infrastructure et surtout la superstructure sociétale ? L'infrastructure pour rappel, ce sont les fondements essentiels de l'économie et de la production d'une société ; cette infrastructure détermine la superstructure sociétale, c'est à dire l'ensemble des idées, théories et pratiques possibles dans cette société. L'ethnie ce n'est pas une couleur de peau ou une langue maternelle, ni un lieu de provenance, c'est une identité personnelle et sur cela l'Etat ne doit jamais avoir aucune puissance.
Donc ces concepts de mondialisation ethnico-culturelle sont à jeter dans les poubelles de l'histoire. Si nous parlons de mondialisation au sens d'interdépendance mondiale culturelle, ça n'aurait pas plus de sens. Une culture se définit toujours par elle-même sinon ce n'est pas une culture mais une "culture subordonnée" à une autre. Et dans ce contexte, ça n'a rien à voir. La chose un peu sensée que la dame aurait pu vouloir dire, c'est "uniformisation culturelle mondiale". Là c'est clair et ça a du sens : une uniformisation des cultures du monde pour aller vers une culture mondiale unique. Et si c'est de cela que Pellegrini veut parler, nous sommes absolument contre.
Si elle voulait parler de l'ouverture des frontières et de l'internationalisme communiste, c'est à dire que nous ne refusons pas l'accès à notre territoire si on n'a pas eu la finesse d'esprit de naître dans un hôpital carlomanian... eh bien, elle s'est très mal exprimée et je l'invite fortement à prendre des cours de vocabulaire pour apprendre à connaître quelques significations élémentaires pour débuter en politique. Parce que pour trouver un sens à ses phrases, ce n'est plus de la compréhension, c'est de la surinterprétation.
Ah et dernière hypothèse de signification à ses élucubrations, si elle voulait dire que nous laisserons la porte ouverte à toutes les idées, religions et théories mortifères et réactionnaires, qui veulent voiler ou empêcher d'avorter les femmes, qui veulent lapider ou soigner les homosexuels, je me suis déjà exprimé à ce sujet, nous serons intraitables quant à la défense de nos meilleures valeurs nationales et ceux qui expriment ce genre de délits et d'intolérance connaîtrons nos méthodes de réinsertion sociale et de rééducation.
Au sujet de la "classe ouvrière", j'ai déjà expliqué longuement que nous ne nous intéressons pas aux ouvriers uniquement mais bien à la société entière aux retraités, aux cadres, aux employés, aux agriculteurs, aux étudiants ou aux artisans. Je ne vais pas m'attarder dessus, à part cette folle aux oiseaux, tout le monde aura compris que ce n'est qu'une stratégie identitaire, d'essayer d'attribuer à chaque identité un parti pris : aux ouvriers le communiste, aux vrais carlomanians, la xénophobie, aux étrangers, la vilenie. C'est très simpliste mais c'est tout ce qui se trouve à la portée intellectuelle de ceux qui pensent ainsi.
Elle finit son discours en disant qu'elle ne vend pas de rêve, qu'elle sait qu'il faudrait faire des efforts et des concessions, pour tout le monde. Je suis admiratif devant une telle obsession à répéter ce que je dis. C'est à croire qu'elle tente d'être une copie des communistes avec une touche d'identitarisme et moins de réflexion, pour tenter de rallier les gens par les sentiments et non la raison. C'est une mauvaise copie.
Ah ! et pour fini, elle nous a accusé d'être les matamores d'extrême-gauche, lui en déplaise, je pense que nous serons plutôt les matadores de l'extrême-droite.
Maintenant, passons à quelque sujet plus intéressant. Passons aux questions de l'avenir du pays. Parce que concrètement, ce ne sera pas de savoir que vous avez de belles architectures, ou que notre nation est la meilleure qui vous dira ce qui se fera si vous votez pour moi. Alors plutôt que de m'abaisser à la flagornerie, je vais donner quelques éléments du programme communiste qui est d'ailleurs librement accessible et disponible à toutes celles et ceux qui voudront le consulter. C'est par ailleurs, le seul programme construit et publié.
Aujourd'hui, je souhaitais me pencher sur la question des retraites, des étudiants et de l'avenir. Je vous l'ai déjà dit, construire une politique économique pour créer de la richesse et devenir une puissance économique majeure ne sert à rien. Ce qui fonctionne pour être une bonne puissance économique de nos jours, c'est de se plier aux dogmes fédérés, de financiariser l'économie, de donner un maximum aux riches et aux actionnaires, de maximiser l'exploitation des travailleurs, de faire suinter la plus-value chez nous et dans nos périphéries. Il ne vous aura pas échappé que depuis que le capitalisme a été mis sur pied, les méthodes pour en déterminer la force et pour quantifier la puissance d'un pays n'a pas changé. Toutes ces choses n'indiquent pas la bonne santé sociale du pays, et pire que ça, elles vont à l'encontre d'une société qui réussit à vaincre les fléaux sociaux, les inégalités et les fractures sociales. Alors il faut penser une nouvelle économie qui ne se fonde pas sur l'efficacité économique puisque celle-ci se calcule sur l'exploitation des travailleurs et par des falsifications de chiffres et des manipulations théoriques, mais sur l'efficacité réelle. Cette efficacité réelle s'oppose en tout point à l'efficacité économique. Nous autres, communistes, allons complètement à contre-courant de la pensée globale et de l'idéologie que défendent les Pellegrini ou les Eximeno. Nous pensons que l'économie et son fonctionnement doivent être renouvelés pour ne plus trouver leur source sur l'exploitation et la production de plus-value, comme c'est le cas actuellement, mais sur la production collective des besoins collectifs. Cela ne se fera pas en quelques jours, ni en une mandature. Il faudra au moins quatre années avant qu'une première planification très élémentaire et partielle se structure. Une planification qu'il faudra améliorer constamment durant les premières années de transition vers le socialisme. Mais une planification tout de même, qui sera source de renouveau et d'expérimentation sociale. Et cela profitera à tous et en premier lieu à chacun. Réfléchissez quelques instants aux dévaluations structurelles dont j'ai déjà parlé. Quand l'Etat -c'est à dire la collectivité- investit massivement dans des services publics en ne retirant quasiment aucun profit, en ne recherchant pas à en trouver. Que se passe-t-il ? Des services qui fonctionnent et des fonctionnaires avec un train de vie décent et agréable ; à tel point que face à la misère rencontrée par ceux qui vivent sous le système de domination et d'exploitation capitaliste, ont traitent ces gens épargnés par l'exploitation de privilégiés ! Imaginez donc qu'au lieu de traiter des travailleurs de privilégiés, les gens luttaient pour que chacun aient leur privilège. Ce serait tout à fait possible.
Il suffirait que les investisseurs ne cherchent nul profit, cependant que cela les obligerait à travailler comme tout un chacun. Or c'est bien ce qui caractérise la classe capitaliste, la possession d'un capital les dispensant du travail salarié. Que faire alors ? Collectiviser, collectiviser, collectiviser ! Vous allez me dire qu'en ce régime sans capital, les travailleurs seuls pourraient vivre puisque produisant la valeur, seuls eux en profiteraient. C'est oublier un peu vite que les travailleurs actuels qui produisent leur valeur peuvent déjà subvenir aux besoins des enfants et des retraités. Par ailleurs, jamais les travailleurs n'ont fait autre chose que produire assez pour nourrir ceux qui ne peuvent pas. Et rien ne changera sinon que le travail sera mieux partagé et les relations égalitaires. Aujourd'hui, il y a le chômage d'un côté, et des travailleurs surexploités pour contrebalancer la baisse tendancielle du taux de profit, d'autre part. Nous proposons de réduire le temps de travail, tant que chacun ait un emploi sans pour autant produire plus que de raison, c'est à dire plus que de besoin.
Le leitmotiv actuel, c'est : "travailleur, tu dois en nourrir cinq : enfant, vieillard, infirme, actionnaire et patron. Et tu nourriras six fois plus ton patron et ton actionnaire que ton vieillard, ton infirme ou ton enfant".
Le leitmotiv de notre société ce sera : "travailleur, tu dois en nourrir trois : enfant, vieillard et infirme".
Si nous nous passons du faste de l'actionnariat et du patronat alors nous pourrons étendre ce petit îlot de socialisme que connaissent certains retraités qui ayant suffisamment travaillé peuvent bénéficier d'une retraite qui ne soit pas capitalisée mais cotisée. Sauf que ce petit îlot sera étendu aux infirmes, aux malades, aux étudiants et apprentis, aux enfants et amélioré pour les retraités. Comment ? Il suffira de prendre plus sur les dividendes pour améliorer la qualité de la redistribution, pour que chaque retraité puisse bénéficier de moyens convenables d'existence dès 55 ans pour 35 années de cotisation, dès 60 ans pour 37 années de cotisation et à 65 ans pour tous. Il s'agira de prendre sur les profits et de redistribuer en direction des écoles, collèges et universités pour que la formation soit gratuite, les fournitures prises en charge. Il s'agira de prendre sur la plus-value et de s'en servir pour financer un système de santé intégralement gratuit, des services sociaux libres et gratuits. Il s'agira de prendre à ceux qui surnagent dans l'argent, pour que chacun puisse s'y retrouver et connaître une existence décente, puisse se former et ainsi puisse enrichir la société de son expérience et de sa qualification. Choisir l'austérité ou le manque d'investissement, c'est aller vers un appauvrissement général du pays, moins de formation, moins de culture, moins de Carlomania en somme. Il ne faut pas lésiner sur les moyens, car nous les pouvons. Nous sommes de parfaits capitalistes et les seules crises que nous serions amenés à connaître quand on produit quelque chose sont des crises de surproduction. C'est à dire que si nous produisons tout chez nous, que nous réindustrialisons intelligemment le pays et que nous entrions en autarcie, le seul risque pour nous, ne serait pas la pénurie, mais, si nous devenions productivistes de produire trop. Soyez rassurés, ce n'est absolument pas mon objectif, aussi,
je battrais pour que nous ne surproduisions pas mais que nous manquions de rien.
Par contre des gens comme Pellegrini qui n'y connaissent rien à l'économie capitaliste, nous mènerait droit dans le mur en surproduisant pour devenir une "puissance économique" c'est à dire un pays dans lequel les profits explosent grâce à l'exploitation maximalisée des salariés. Et ce qui nous mènerait à une crise de surproduction car si le marché mondial contient suffisamment de débouchés pour contrebalancer les débouchés nationaux réduits du fait de l'exploitation capitaliste ; Pellegrini souffrant d'une xénophobie maladive n'y recourra pas, et nos marchandises trop chères pour un salariat essoré pour suinter le plus possible de profits, nos marchandises trop chères pour lui, seront entassées et invendues à côté d'un salariat crevant de faim. Alors soit l'Etat s'endettera pour résoudre ce problème, ce qui fonctionnera un temps jusqu'à ce que les investisseurs voudront rembourser un Etat à la dérive, quoiqu'il en soit, cet Etat-Providence aiguisera les dents des capitalistes qui chercheront à obtenir de cette situation une dévaluation structurelle, ce qui mettra notre pays dans un endettement exponentiel et poussera les partisans de l'austérité à devenir nos futurs dirigeants. C'est ce qui passe partout où ce genre de système est essayé. L'austérité s'impose à tout pays qui n'a fait du social qu'en demi-mesure, sans attenter au capitalisme. Aujourd'hui, on peut vous convaincre qu'il y a des alternatives, la dette est basse, mais quand la dette sera haute à cause de l'incompétence des bruns, malgré des intentions sociales louables, personne ne pourra vous empêcher de croire les bouches multiples et propagandaires et idéologues des néolibéraux, nous aurons droit au poison de l'austérité et en proie aux soumissions phoéciennes.
Si l'Etat n'intervient pas, la situation sera tant critique, qu'il faudra redouter de nouveaux troubles intérieurs. Dans les deux cas, nous arriverons à une situation pour laquelle, les communistes seront en position d'être l'opposition armée qui pourrait prendre le pouvoir et obtenir le soutien populaire. Partout où de telles situations se produisent, c'est le cas et nous sommes acclamés. Mais est-ce qu'on a envie de voir ça ? Moi, je ne veux pas voir la guerre civile, les massacres et les prises d'otage chez nous. Il ne m'est d'aucun intérêt d'en arriver à la misère généralisée à cause d'amateurs pour accéder aux responsabilités.
Vous l'aurez compris, quoiqu'il advienne, les communistes seront en position d'être amené aux responsabilités prochainement. Soit par l'effondrement du système capitaliste, soit par le vote pacifié. Vous avez aujourd'hui le choix d'avoir un avenir rigoureusement étudié, prévu et réfléchi ou de vous jeter à vos sentiments animaux et vous donner urne et bulletin à des gens sans théorie, qui feront n'importe quoi et causeront des dégâts, malgré de très bons sentiments. Cela ne suffit pas, il ne suffit pas d'être convaincu pour être convaincant, sans théorie rigoureuse ne peut n'être, ni naître de politique rigoureuse. Et je n'ai vu aucune rigueur chez mes adversaires, vous en jugerez vous-mêmes. Trouvez-y des arguments rationnels et cherchez les appels aux sentiments qu'on vous fait. Cherchez la raison et cherchez le sentimental, vous verrez comme moi, que nous avons plus affaire à des dramaturges expert du pathos qu'à intellectuels, des économistes, des politologues ou des sociologues, bien qu'ils vous disent qu'ils connaissent tous les rouages socio-économiques du pays.
Par ailleurs, j'offre un débat à Mme.Pellegrini, à Mme.Eximeno et à M.Alvaredo, nous verrons bien qui démasquera l'imposture, l'incompétence et l'amateurisme. Maintenant, il faut que le mouvement révolutionnaire communiste qui naît et émerge, qui point en chacun de vous, aille poindre en chacun d'entre nous, carlomanians pour que ce soit une marée de progrès et de rationalité qui noie les imposteurs dans les urnes.
Vive Carlomania !