Arena del Pueblo - 3 Avenido Paolo Sanchez

[Santino P. Diaz]

[Santino P. Diaz]

Santino continuait inlassablement de mener campagne et avait apporté ce soir, deux morceaux de papiers. Il les tendit vers la foule avant de commencer.

Camarades d'Eden,

Je tiens dans mes mains, deux programmes électoraux, j'ai dans ma main gauche celui des écolos, et dans ma main droite, celui des patriotes. Je les ai lu attentivement et je vais me faire une joie d'en parler ce soir et de vous donner l'analyse objective de ces deux programmes. Je ne vais pas faire de l'idéologie ou des phrases toutes construites pour déconstruire ce qu'ils disent, non ! Je vais simplement m'appuyer sur les faits réels, objectifs et indiscutables qui démontrent à eux seuls l'insuffisance de réflexion que dénotent ces deux écrits. D'abord, puisque j'ai dit que je m'y pencherais dessus en premier, je vais prendre celui des écolos, présentés par Yuri Alvaredo, malgré ses boniments, on ne le trouve que sur son compte chirper, son Parti n'ayant fait aucune déclaration, aucune visite, aucun meeting, n'en ayant imprimé ou publié aucune exemplaire. Ce qui, c'est mon avis, n'est peut-être pas la meilleure solution pour diffuser ses idées. Mais à chacun sa méthode, nous verrons par la suite, lesquelles furent les plus efficaces.


Commençons donc une lecture linéaire de ce que disent les écolos. D'abord la Santé publique et les affaires sociales. "Légalisation du mariage homosexuel" C'est fou, c'est ce que nous défendons depuis des années ! Ils défendent également et comme nous, l'adoption. Je n'ai rien à redire. Comme les communistes l'affirment et le défendent depuis bien longtemps, chaque couple qu'importe sa composition sexuelle doit pouvoir se marier et peut élever un enfant. "Débat citoyen sur l'euthanasie". Comprenez par là, qu'on va organiser un débat pour savoir votre avis. En somme que vous soyez contre ou que vous soyez pour, vous pouvez votez écologiste : ils ne défendent rien et feront ce que la majorité des électeurs dira. Objectivement c'est ce qu'on appelle de la dépolitisation : le candidat n'apporte plus un projet et des idées qu'il défend, ce qu'il défend c'est son cul sur un fauteuil et les idées, c'est au peuple de les avoir. "Parité et égalité salariale entre hommes et femmes". L'idée est bonne -nous la défendions déjà, qu'ils n'étaient pas encore au stade de la conception- reste à savoir comment ils comptent l'appliquer. Encore un débat citoyen sur le cannabis. On va encore vous demander de vous agiter les méninges parce qu'ils ne souhaitent pas prendre de position et défendre des idées sur des sujets qui font clivage. C'est bien plus simple de donner des positions universelles contre lesquelles personne ne peut se lever -qui défendrait l'inégalité homme-femme ?- et pour les sujets qui dérangent de dire : "on vous fait confiance, vous en discuterez et vous choisirez."
Après, ça devient drôle : "Création d’une sécurité sociale juste et équitable pour tous". Désolé de leur apprendre qu'ils ne font qu'inventer le fil à couper le beurre, mais la sécurité sociale juste et équitable ça existe déjà, c'est dans le projet communiste et il est clair sur ce qu'il faut y faire : cotisations progressives, remboursements intégraux, etc. Là c'est encore des mots complaisants qui ne font pas avancer le schmilblick. Bon, je vais arrêter de lire mesure par mesure, sinon on n'a pas fini. Ensuite on a trois positions de principe pompées des cocos : IVG, modernisation de l'hôpital et moyens de contraception gratuits. A la différence près que nous y ajoutons les moyens de protection sexuelle comme les digues buccales, par exemple. Et après ça part en ratatouille : "Renforcer la place de la médecine aromathérapeutique et naturelle". En gros, ils veulent renforcer l'hôpital dans un temps et dans l'autre augmenter la place des médecines alternatives. Il faudrait savoir dans quelle mesure. Si c'est pour se soigner aux huiles essentielles comme c'est la mode, c'est à dire n'importe comment, on va droit dans le mur. Si c'est pour augmenter les études à leur sujet et réduire les propriétés qu'on leur attribue à tort aux seuls effets constatés, alors on pourra y réfléchir. Mais l'aromathérapie comme l'homéopathie sont des médecines à prendre avec précaution, l'aromathérapie a peu de vertus et beaucoup de risques, l'homéopathie n'a ni effet autre que placebo, ni risque : il faut que les gens le savent et il me semble qu'un renforcement de la place de ces médecines sans avoir préalablement eu la science comme interlocuteur, c'est un faux pas. Il faut concilier science et politique ; non pas politique et complaisance. Et puis, il y a la retraite à 62 ans ! Qu'est-ce que vient faire une mesure aussi anti-sociale dans ce ramassis de pompages de communistes ? 62 ans, vous vous rendez compte ? Alors que la productivité nous permet d'étudier plus longtemps et de travailler moins longtemps, ces gens-là veulent qu'on ne puisse prendre notre retraite qu'à 62 ans ! C'est à dire l'espérance de vie en bonne santé des hommes, et deux ans avant l'espérance de vie en bonne santé des femmes ! Ainsi les hommes, ne pourraient espérer vivre en bonne santé après le travail ? C'est une mesure productiviste qui va totalement à l'encontre des positions écologistes affichées par le Parti écolo.

Sur le Pacte Environnement et les propositions animalistes. Nous sommes d'accord avec les seconds, plutôt opposés aux premières. En tout cas, il faut en demander plus car ce ne sont que des positions de principe et encore une fois, personne ne peut y être opposé, on peut seulement s'opposer à la pratique. Quand le parti écolo dit qu'il faut un principe pollueur/réparateur, s'il veut dire que les pollueurs seront sanctionnés, dépossédés de leur puissance et mis au ban des systèmes productifs, nous applaudissons. S'il veut dire qu'on appliquera des crédits carbone, là on s'insurge de cette poudre aux yeux. Or c'est bien ce qui ressort de ce programme : une logique financiariste que ce soit par les transports ou autre : on veut faire comme si l'écologie ça s'achetait ! La volonté de créer encore plus de niches fiscales pour les ricos qui peuvent s'acheter dix véhicules électriques ou ce genre de conneries de piscines naturelles comme l'autre Alvaredo, prouve bien que selon les néo-écolo, accroissement infini de la richesse, de la productivité et de l'exploitation de la nature, rime bien avec protection de l'environnement. C'est un non-sens. Car c'est pas avec des billets qu'on restructure et répare l'environnement. De plus, regardons la proposition sur la transition énergétique : supprimer le nucléaire, développer l'hydrogène, le biogaz et le bio-éthanol. En gros, on veut supprimer la source d'énergie la moins polluante pour développer des ressources fossiles facilement épuisables -l'hydrogène-, des gaz carbonés utilisant des déchets qu'on pourrait utiliser en agriculture pour remplacer les engrais chimiques -le biogaz- ou des carburants créés à partir de champs entiers de céréales -le bio-éthanol- qui pourraient servir, je ne sais pas moi à combattre la faim dans le monde, à permettre à chacun à Carlomania de se nourrir convenablement ou d'avoir accès à des ressources alimentaires saines ? Ensuite, il parle des énergies propres. Veut-il parler des panneaux photovoltaïques qui sont produits à base de poisons chimiques et d'énormément de charbon ? Ou alors des éoliennes qui requiert 1 5000 tonnes de béton armé qu'on enfouit dans le sol ? En bref, parle t-il de ces énergies qui demandent dans le même temps de construire de plus en plus de centrales à combustible fossile -gaz naturel ou charbon- pour contrebalancer la réduction de production énergétique au moment même où la demande croît, aux alentours de 19 heures, chaque jour ? Les faits contredisent totalement ces visions écologistes simplistes. Le nucléaire est l'énergie de la transition écologique, pourvu que la transition écologique signifie réduction du coût énergétique, comme le proposent les communistes. Les "écologistes" quant à eux, proposent d'augmenter notre consommation, en construisant plus, en consommant plus, en conduisant plus. Un capitalisme verdi qui n'a d'écolo que la devanture. Bon, je ne vais pas revenir sur certaines promesses d'une stupidité immense telle que la non-violence à l'encontre des espèces proliférantes. C'est vrai que contre les frelons étrangers qui déciment nos abeilles, rien ne vaut un panneau leur demandant gentiment de faire demi-tour. Contre les espèces invasives qui menacent chaque jour nos écosystèmes locaux, rien n'est plus fort qu'une ode ou qu'un bouquet de fleur, c'est bien connu !

Passons aux aberrations suivantes. Sur la consommation, ce qui importe aux yeux des bobos, ce n'est pas d'offrir à chacun la garantie d'avoir accès aux moyens de subsistance vitaux, mais de supprimer les taxes sur les simili carnés. Alors que les légumes, la viande, les produits laitiers, etc. Zobi. La préoccupation et d'intérêt pour la réalité des 50% les plus pauvres, dépassent totalement ces pseudo-écolo. Et je crois que personne n'a envie d'un Royal-Hipsterendaire. Ce qui prouve l'idéalisme de ces gens-là, c'est leur vision sur le plan international. D'une part, ils veulent défendre des organisations mondiales de l'environnement, comme si le système de gouvernance mondial avait une quelconque importance réelle. D'autre part, ils veulent se désarmer pour prêcher la paix et le bonheur entre les peuples. Les missions contre le terrorisme. Zobi. La défense armée des peuples opprimés. Zobi. Comme contre les espaces invasives, il semble qu'aux yeux des bobos, la meilleure arme contre les dictateurs soit une fleur ou un air de banjo. Et puis après, vous avez le dépotoir à gauchisme, c'est à dire les propositions de justice, de citoyenneté, etc qui sont jetées sans organisation au fin fond du programme. La culture. Zobi. La démocratisation des entreprises. Zobi. La protection des femmes battues, des homosexuels, des minorités. Zobi. La gauche c'est plus ce que c'était. Il importe plus à ces gens que les vilains citoyens qui ont été condamnés soient tous inéligibles -sans distinction, dès le premier PV- que les détenus jouissent de bonnes conditions, ou que chaque accusé aient une défense convenable.

Ce programme a été bâclé, il est incomplet et ce qu'il en est, c'est soit des positions de principe incriticable ou bien, des postures pseudo-écologistes qui d'un point de vue scientifique et réaliste, ne tient pas la route.

Regardons maintenant le programme des patriotes, un programme qui a au moins le mérite de pouvoir être caractérisé par le sérieux qui y a été apporté. On va voir que ce n'est qu'un salmigondis de stupidités mais ça c'est autre chose. Au moins, la mise en page ne fait pas mal aux yeux et il est trouvable facilement.

Commençons par la justice et les institutions. Pour le quota de migrants, rien de nouveau sous le soleil, c'est des conneries, j'ai déjà eu le temps de l'expliquer. Pour l'asile politique, c'est tout à fait intéressant, car il veut réserver l'asile politique au gouvernement fédéral et pour 100 heureux élus seulement. En somme ce n'est plus l'asile politique, c'est l'asile pour entourloupe politique. Désormais, les réfugiés ne seront plus accueillis par des organismes qui regardent le passé des demandeurs d'asile, les accompagnent, les suivent. Non, ce sera l'affaire d'une dizaine de gogos qui n'y connaissent rien et vont juger selon la consonance des noms entre deux réunions ou bien quand ce sera de leurs amis, ils donneront cette raison et tout ira bien pour eux ! En bref, c'est la fin du droit d'asile.
Ensuite, il sera autorisé l'expulsion des étrangers lors de condamnations pour crimes ou délits. La question qui se pose c'est : vers où on les expulsera ? Car le grand mot de la droite inhumaniste c'est de dire : expulsons les étrangers. Mais vers où ? On n'a aucune frontière terrestre ! Ce qui signifie qu'expulser les étrangers c'est les envoyer au milieu de la mer, force dictatures capitalistes l'ont fait et je ne suis pas sûr que la reproduction des vol de la mort soit très incitative pour un scrutin, pourtant c'est cela que veulent réhabiliter et mettre en place ces gens-là.
Ensuite, on a l'instauration du suffrage censitaire pour les étrangers. Donc les riches qui fuient la fiscalité de leur pays, pourront voter ici pour qu'elle soit basse mais les travailleurs étrangers qui produisent la richesse au quotidien, quant à eux seront privés du droit de choisir qui leur donnera le droit ou non d'obtenir la citoyenneté. Mesure inégalitaire mais très bien pensée. Si on fait des lois inhumaines pour des gens qui ne votent pas, alors les électeurs ne vont pas râler ! C'est la logique de l'extrême-droite. De même qu'ils augmenteront le prix des amendes pour les étrangers. Grâce aux patriotes, le crime ne paiera plus que pour les citoyens carlomanians.

Et si on continue la lecture, c'est toujours la même rengaine : division, stigmatisation, ségrégation. Quelques exemples : supprimer les allocations pour les jeunes délinquants récidivistes. La plupart du temps, ces jeunes viennent de familles violentes et pauvres qui sombrent dans les vices du fait d'un manque de moyens, en coupant les allocations, on permet donc de relancer la machine à récidive. Restreindre la retraite pour les étrangers. Parce que c'est bien connu, les étrangers peuvent travailler plus que nous, c'est ce qu'on disait pour légitimer l'esclavage lors de la colonisation du Nouveau-Monde, ce serait bête de changer d'argumentaire ! Faire payer l'avortement aux étrangères est un non-sens, alors même que les étrangères seront défavorisées économiquement par les mesures des "patriotes", il faudrait en plus qu'elles paient l'avortement alors que la première cause d'avortement chez les populations pauvres, c'est le manque de moyens de contraception, ces mêmes moyens qui leur seront payants ! Ensuite, on trouve la protection des femmes victimes du fondamentalisme eibadiste mais seulement d'elles. Les femmes frappées par des maris constantins, qu'elles se démerdent, les coups de ceinture sont plus agréables quand son porteur croit au Sort, cela relève de la vérité universelle !
Puis on a les congés maternités à 7 mois et les paternités à 2 semaines, c'est à la femme d'élever l'enfant, pas à l'homme, c'est bien connu. Ensuite, on réserve la PMA aux hétéro nationaux ; manquerait plus que les étrangers et les pédés se mettent à se reproduire à Carlomania !
Bref, les Patriotes ont décidé de créer un statut particulier pour les individus non-désirables : homosexuels, femmes battues par des nationaux -ce qui va à l'encontre de l'idéologie propagée par ceux-ci, selon laquelle les nationaux sont plus civilisés que les autres- étrangers ; un statut plus défavorable au point où demeurer à Carlomania, ne sera plus pour eux vivre mais résister.

L'autre thématique qui se dégage de ce texte c'est l'état nationaliste et policier. En plus de mesures ségrégationnistes pour rendre plus difficile la vie des indésirables, les Patriotes veulent mettre en place un Etat partial et autoritaire : Censure des films faisant la promotion directe et indirecte d'un culte -vous montrez des gens heureux qui croient en quelque chose et couic, c'est fini pour vous- interdiction de subventions de toute entité faisant la promotion directe ou indirecte d'une idéologie contraire aux valeurs de la nation -les communistes, les anarchistes, les socialistes, les républicains, les démocrates et tout le tralala, couic le budget, ce qui revient à la censure puisqu'aujourd'hui la subvention publique est une nécessité d'existence pour la plupart de ces "entités". Ensuite on reviendra à l'uniforme pour les écoles et une cérémonie de lever de drapeaux tous les matins pour nos jeunes. La nation partout, la libre pensée par contre, elle n'a qu'à aller voir ailleurs si elle peut s'y mettre. Pour les moins jeunes, 38 heures de travail hebdomadaire payées 95 Carls au minimum. Des miettes. Les grévistes qui revendiquent de quoi manger ? On leur enverra la police et les syndicats aussi s'ils osent tenter de rémunérer les travailleurs. Le monopole de représentativité des syndicats supprimé, les travailleurs devront eux-mêmes se former à leur défense, c'est à dire trouver du temps après 38 heures de travail pour étudier les fonctionnements de l'entreprise et avoir des revendications. Des organes de défense des travailleurs sans moyen de défense, voilà le syndicat patriotique, soumis aux puissances étrangères de l'argent.
On trouve également une Banque Fédérale d'Investissement pour venir en aides aux entreprises en difficulté. Alors que les patrons justifient la propriété privée, la participation basse des entreprise à l'impôt et les inégalités par la prise de risques des entrepreneurs, voilà que ces pochtrons qui ne se cachent qu'à moitié, vont ramper pour demander des aides sitôt qu'ils sont en difficultés. S'ils le font déjà en temps de crise, désormais la pratique sera rendue ordinaire. On privatisera les profits et nationalisera les pertes beaucoup plus habituellement. C'est un moyen d'opérer une dévalorisation structurelle du capital à grande échelle : la collectivité se prive de profits alors qu'elle investit massivement du capital dans la système productif ; laissant tout le profit aux investisseurs privés : ils ne font que participer à l'investissement et possèdent pourtant le monopole du profit.
Un état policier au sens de la police comme garde de l'ordre établi et gardien de la société capitaliste.

Voilà ce qu'auront été les oppositions au Parti Communiste, en terme de programmes ; des positions idéalistes et déconnectées de la réalité ou des réalités inhumaines et au service d'une société profondément inégalitaire !

[Toma Guardia]

[ANTIDATE : 17/05/2020]

La salle était bondée de monde, et ce grâce à une organisation méthodique depuis plusieurs semaines des Jeunes Progressistes et de la section locale du RSD qui avaient monté une véritable campagne de communication autour de l’événement. Bien que la taille de la salle n’était pas hallucinante, les équipes avaient fait venir des artistes locaux pour participer au rassemblement en posant des question au candidat Guardia. La musique “Quiero salir con un rapero” était diffusée par les enceintes, tandis qu’une militante était au micro pour chauffer la salle. Toma arrivait, vêtu normalement, ce qui est notable car il était habituellement vêtu d’un traditionnel costume. Il montait par le derrière de la scène, et saluait le public qui applaudissait sa venue. Souriant, il saisissait le micro quand ceux qui parlaient avaient terminés leurs allocutions, avant de débuter.

[La chanson en question :]


“Et bien bonsoir à toutes et à tous, et je vous remercie d’être venus. Le rassemblement de ce soir est un peu particulier, car je ne vais pas simplement discourir et laisser ma place, mais je vais directement répondre à des questions qui viennent des personnes déjà sur la scène avec moi, qui vous ont été présentées.

J’ai pu accompagner d’innombrables fois ma fille à son cours de théâtre ces dernières années, enfin, depuis que la municipalité d’Eralcia a ouvert son club ! J’ai toujours aimé la salle de théâtre, c’est un lieu d’imagination, de créativité sans faille. J’ai toujours été fier d’avoir pu voter en faveur de l’installation de ce club, qui forme des dizaines de jeunes prometteurs chaque année aujourd’hui. Cependant, je sais que ces clubs culturels, ces espaces de création et d’expression artistique, sont rares dans notre pays et disparaissent de plus en plus, et que ma ville est allé à contre-courant.

Nous, socialistes-démocrates, nous souhaitons apporter des réponses concrètes à ce dépérissement de la culture et du sport dans nos communes. Vous l’aurez donc compris, nous allons ce soir parler culture et sport, avec des artistes et sportifs d’Eden ! Nous pouvons d’hors-et-déjà débuter les questions, je pense.

Une sportive prend alors un micro, et prononce sa question au candidat.

Monsieur Guardia, vous nous avez pendant cette campagne beaucoup parlé de démocratie. Mais qu’en est-il de la démocratisation du sport, et de la culture ?

Excellente question, je vous remercie. Et bien, tout d’abord, nous souhaitons au RSD créer une plateforme numérique du partage culturel. Qu’est-ce que c’est ? Et bien, ce sera une rubrique sur un site de l’État, où nous tenterons de créer une véritable bibliothèque des créations culturelles carlomaniannes et un agenda des événements culturels et sportif de tout le Royaume. Il sera doté d’un moteur de recherche, ce qui permettra à chacun de trouver des productions culturelles recherchées. Toutes les oeuvres du domaine public à l’échelle mondiale y seront aussi retranscrites numériquement, dès le moment où cela sera possible. Aussi, nous souhaitons développer les sports dans nos établissements scolaire, par la formation des professeurs mais aussi l’attribution de matériels adaptés pour faire connaître une diversité de sports à nos enfants dès leur plus jeune âge. Par ailleurs, dans le monde extrascolaire, nous soutiendrons à l’échelle du pays des “clubs de la création”, sportifs et culturels, dans chaque commune qui le souhaitera. Ainsi, nous démocratiserons l’accès à la culture et au sport à l’échelle de toute notre jeunesse, et j’espère que cela fera émerger dans notre Royaume toute une génération d’artistes, sportifs et intellectuels expérimentés et talentueux !

Un jeune garçon prend un microphone, posant lui aussi une question au candidat.

Quand on parle culture, chez moi ça résonne médias, comme je suis journaliste. Alors, Monsieur Guardia, quelles sont les propositions du RSD sur le monde médiatique ? Et l’audiovisuel public ?

Merci pour votre question. Je suis personnellement extrêmement attaché à la pluralité des médias, notamment de la presse écrite. Et ce, même quand je ne suis pas d’accord avec : voir nos kiosques pleins de journaux différents, offrant des points-de-vue différents sur l’actualité, c’est ce qui fait l’âme de notre démocratie. Pour débuter, je veux instaurer une réelle diversité dans l’audiovisuel public, en imposant notamment la pluralité politique dans les invités et surtout dans les expressions de pensées. C’est selon moi une base pour offrir un journalisme public de la plus grande qualité qu’il soit à nos concitoyens carlomanians. Dans un autre temps, je veux construire une législation ferme concernant le phénomène de concentration des médias dans les mains d’un petit nombre d’individus ou de groupes. Je veux endiguer, si ce n’est arrêter totalement cette tendance qui nuit à la pluralité des opinions d’une part, et à la qualité de l’information d’autre part. Un journalisme indépendant, autant du pouvoir politique qu’économique, c’est aussi l’un des piliers de notre démocratie. Cette loi interdira à un groupe ou à un individus, parfois les deux entités liées, de posséder plus d’un médias d’envergure nationale, et plus de deux médias locaux. Elle réglementera aussi fermement les entrées au capital des journaux, et offrira aux journalistes d’une structure de faire passer leur entreprise vers une structure à but non-lucratif dès qu’il y aura une entrée au capital impopulaire ou dès que la majorité des journalistes souhaiteront passer le pas, exprimé dans le cadre d’un document que nous créerons.

Une femme, de la cinquantaine, prend alors un microphone avant de poser sa question.

Je suis comédienne, Monsieur Guardia, et je vis au-jour-le-jour. Beaucoup d’artistes sont dans mon cas. La culture, aujourd’hui en Carlomania, elle rime pour beaucoup avec la précarité, et cette situation n’est pas acceptable. Alors, Monsieur le Socialiste-Démocrate, quelles sont vos propositions pour combler à ce manque dans notre pays ?

Cette question, ou plutôt ces questions, tellement nous pourrions en parler des heures durant, sont d’une extrême importance. Je vais y répondre par deux pans de notre pacte fédéral, qui j’espère vous conviendrons comme réponse. En tant que Royal-Référendaire, je souhaite porter à 1% du PIB les dépenses liées à la culture : entretien et rénovation du patrimoine, financement des troupes, audiovisuel public, associations culturelles profiteront de cette hausse massive du budget de la culture dans notre pays. Dans le même esprit, je souhaite implémenter en Carlomania un “statut de l’artiste”, qui confèrera à tous les travailleurs de la culture une certaine sécurité en matière de protection sociale, de droits à la syndicalisation, ou encore de rémunération et de sécurité dans le contrat de travail. Ces deux mesures, qui permettront notamment de revaloriser les rémunérations et de garantir un cadre de vie digne à, je l’espère, beaucoup de travailleurs de la culture dans notre Royaume, vont dans le sens d’un financement fort de la culture. Les artistes sont l’âme de la Nation, et la Nation sera désormais à leurs côtés dans la vie de tous les jours.

La foule applaudit, tandis que les Jeunes Progressistes scandent des slogans repris : “Du fric pour les artistes, des impôts pour les escrocs !”, des sifflements approbateurs se font aussi entendre.

Pour conclure notre événement, je vais exprimer en d’autres mots notre plan pour la culture. Nous voulons financer, déjà, la culture. Mais aussi, nous voulons garantir la pluralité médiatique et construire un Carlomania de la culture et des sports pour tous et toutes, en mobilisant à la fois les structures scolaires mais aussi associatives et de service public. C’est l’heure de replacer la culture carlomanianne au centre du monde, notre langue étant déjà l’une des plus partagées de notre planète.

Bien, je pense que nous en avons fini pour ce soir. Je remercie toutes les personnes présentes sur scène avec moi, mais aussi vous tous, qui avez fait le déplacement, et toutes les personnes qui nous écoutent de chez eux.”
La foule applaudit calmement le candidat lorsqu’il termine son allocution, et les artistes/sportifs sur scène aussi. Des drapeaux sont secoués dans la salle, alors que les Jeunes Progressistes entonnent une chanson socialiste sur les arts. Le candidat dépose alors son micro sur son siège, avant de se lever, saluer le public de ses deux bras, puis de descendre de l’estrade. Une fois l’événement terminé, Toma passait un moment avec les militants locaux des JP! et du RSD, en mangeant par ailleurs avec eux au restaurant.

[Santino P. Diaz]

Santino s'était fait plus que discret dernièrement du fait des nombreuses réflexions qui s'étaient tenues au Comité Central du Front Révolutionnaire pour savoir quelle stratégie le Parti devrait adopter au vu de ce premier tour et comment se déroulera le mandat. Une fois que tous les organes de direction du Parti et de la Jeune Garde furent mis d'accord, le chef de file des communistes avait réservé une salle à Eden pour informer la nation du choix du troisième Parti du pays.

Chers camarades,

C'est une joie immense que d'être aujourd'hui devant vous après avoir réussi à placer le Front Révolutionnaire comme le troisième parti du pays. Aux dernières nous avons su montrer que nous étions un leader de la réflexion et les premiers à soulever des sujets repris ensuite à leur sauce par les autres candidats. Les communistes auront été ceux qui sont allés dénicher l'injustice et qui l'ont exposé au grand jour. Nous avons quadruplé notre nombre de représentants et sommes devenus la troisième force politique du pays, celle qui connaît, sait, entend et voir le malheur des uns et le réprouve publiquement en donnant à chacun les moyens d'abattre de vive lame ces maux. Nous autres communistes que vous envoyez au Parlement, serons autant de reîtres comme la servitude des uns aux projets fous de boutiquiers des quelques autres, minoritaires et déconnectés de l'humanité dont la classe sociale doit être combattue. Nous serons de ceux qui permettront par l'action politique d'offrir aux couches populaires de Carlomania, à nos anciens et à nos jeunes, de meilleures conditions de vie, de meilleures perspectives d'avenir, en somme, d'offrir aux masses laborieuses carlomanianes, l'avènement de leur palingénésie tant attendue.

Cependant, nous serons de ceux-là mais nous ne sommes pas majoritaires pour le moment, il nous a donc fallu choisir que faire. Quand on est minoritaire, on voudrait faire croire qu'il faut se taire, qu'il faut se plier aux exigences de la majorité silencieuse et faire profil bas, n'être qu'un allié qui ne sert qu'à valider les projets profondément divergents d'autres, n'être que le côlon de le bouche des grandes gueules de l'assemblée. Nous avons choisi une autre voie, nous ne ferons partie d'aucune majorité, nous ne serons les alliés de personne, sinon du peuple. Nous ne serons les serviteurs d'aucune force, d'aucune idéologie, d'aucun homme providentiel ou pestilentiel, nous ne serons que les serviteurs de l'intérêt supérieur du prolétariat. Nous autres communistes, nous avons donc choisi de ne pas s'aligner ni avec un bloc de gauche représenté par les sociaux-démocrates, ni avec un bloc antilibéral représenté par les libéraux-conservateurs ; nous serons les incorruptibles intransigeant et fidèles à notre promesse, nous irons toujours sur le bon chemin, dans le bon sens, quitte à ne pas aller aussi loin que nous l'avions promis. Mais il ne sera jamais fait un pas ou un soubresaut de quelque autre côté que ce soit. Nous ne soutiendrons jamais inconditionnellement personne, nous ne voterons et proposerons qu'en notre âme et conscience.

Par rapport au second tour des élections référendaires, puisque ma candidature n'est arrivée qu'en troisième place derrière celle de la candidate de l'ALCO qui est par ailleurs grièvement blessée à l'heure où je vous parle, il nous faut proposer un choix. Nous avons regardé les deux candidats qui s'affrontaient. Puisque Pellegrini a subi un terrible accident, par ailleurs je ne recommande à personne de prier pour qu'elle survive, ce ne sera que l'oeuvre des médecins si elle s'en sort, ceux-ci qu'il faudrait mieux rémunérer et mieux équiper contrairement à ce que fait la droite depuis plus d'une dizaine d'années ; puisque Pellegrini n'est plus en état de faire campagne, ni de diriger le pays, c'est Madame Villa qui la remplace. Celle-ci n'a pas fait preuve pour le moment de beaucoup de jugeote contrairement à Madame Pellegrini, au cours du dernier débat, elle s'est même montrée piètrement qualifiée, ce qui l'a disqualifié de nos intentions de vote. Toma Guardia quant à lui a montré qu'il voulait aider les carlomanians, et qu'il en avait les moyens même si ses méthodes et l'idée qu'il se fait du monde n'est pas la nôtre. Quoiqu'il en soit, si nous ne sommes foncièrement ni opposé à Villa, ni opposé à Guardia, il a semblé au Comité Central et à la direction de la Jeune Garde que Monsieur Guardia était le plus à même de gouverner notre pays en qualité de Royal-Référendaire.

Cela ne signifie pas que nous lui donnerons toujours nos voix lors de son mandat, ni que nous soutenons inconditionnellement, lui ou son action. Nous invitons seulement les communistes et tous les carlomanians qui veulent d'un Royal-Référendaire compétent et honnête à voter pour Toma Guardia. L'honnêteté est une qualité du candidat que j'ai eu l'occasion d'observer, ce n'est pas un menteur, il croit en ses convictions et il n'a pas de mauvaises intentions. Qui plus est, la composition du Parlement l'obligera à des concessions, et à la négociation, missions que je le crois tout à fait capable de réussir. Contrairement à madame Villa qui n'a pas fait montre de beaucoup de beaucoup de science, ni de capacité d'analyses. Que risque-t-on avec pareille femme au pouvoir ? Hélas, je crains pour sa compétence à gouverner le pays en sachant réunir et associer tous les acteurs démocratiques requis. Il me semble que Toma Guardia est bien plus pragmatique et compétent pour ce genre de choses que Madame Villa. Je n'aurais sans doute pas dit cela si Madame Pellegrini était toujours candidate mais c'est ainsi désormais.

Le Front Révolutionnaire et la Jeune Garde appellent donc unanimement les communistes, les anarchistes, les socialistes, les petites gens, les cadres également, les ouvriers, les retraités, les étudiants, les agriculteurs et tous les vrais patriotes qui ont à coeur d'avoir un Royal-Référendaire empreint de compétence, à voter Toma Guardia.

Vive Carlomania !