Plaza del Trabajo

[Toma Guardia]

Photographie de la Place du Travail.

[Toma Guardia]

[ANTIDATE : 15/05/2020]
La place moyenne de Ruiz, sûrement pas la plus grande de la ville par ailleurs, était remplie de monde. Une petite estrade était installée proche de la fontaine, tandis que des stands du RSD local et des Jeunes Progressistes étaient montés sur les côtés. Cette fois, il n’y avait pas de drapeaux, l’événement se souhaitait ouvert à tous et pas seulement aux sympathisants socialistes et la campagne de communication locale avait été réalisée en ce sens. Des enceintes diffusaient “Grandes Esperanzas”, alors que le Premier-Secrétaire local des Jeunes Progressistes était déjà au micro pour chauffer l’assemblée devant lui. Le candidat se glissait dans la foule jusqu’à l’estrade avec un peu de difficulté, saluant des personnes et serrant des mains en passant. Une fois installé devant le microphone, sur l’estrade, il commençait son grand discours.

[La chanson en question :]


“Bonjour à tous et à toutes ! Merci d’être présent ce matin, un peu de bonne heure, pour ce rassemblement organisé par les socialistes et démocrates de Carlomania. Cela fait plaisir de voir tant de tête, curieuses, dans cette campagne absolument inédite.

J’ai pu, en venant ici, m’arrêter lors de mon trajet dans des cours d’exploitations maraîchères, qui bordent Ruiz. Et j’ai pu, comme à mon habitude, discuter avec les exploitants du coin, aborder les sujets qui fâchent. Ces personnes n’étaient absolument pas de mon bord politique, et pourtant, nos échanges ont été constructifs et mes propositions se sont avérées bien reçues. Je suis reparti avec une famille socialiste en plus dans notre merveilleux Royaume. Ces personnes ont pu me faire part de leur grande difficulté, des revenus qui changeaient chaque mois, de l’insuffisance des aides pour les agriculteurs, de la pression des grandes surfaces sur les prix, de la concurrence étrangère, et j’ai pu leur répondre avec certaines de nos propositions. Pour moi, élu local, c’est avant tout ça, la politique. Aller au contact de l’électeur, recueillir ses soucis, tenter d’y apporter des réponses, converser longuement, parfois partager un café. C’est ce qui fait le coeur de mon engagement, pour tous les carlomanians.

J’ai donc pu observer la précarité de leur situation. Je la connaissais, nous comptons aussi beaucoup d’agriculteurs à Eralcia et les constats étaient similaire. Laisser ceux qui produisent nos céréales, notre vin, nos fruits dans cette situation est selon moi un acte de déni de la part de l’équipe de droite qui dirige notre pays depuis des années. Nous mènerons, enfin, une vraie politique agricole pour les agriculteurs, et pour la nature.

Ce matin, je vais exposer de manière plus générale le volet économique du programme socialiste-démocrate, dans la ville qui compte le taux de chômage le plus élevé de tout le Royaume de Carlomania. J’embraye directement sur nos propositions.

Notre politique économique sera avant tout une politique de protection des salariés et une politique de l’emploi. Nous vivons une situation où le chômage est durement installé dans notre pays, ce qui plombe et le niveau de vie des carlomanians, et les finances publiques. L’une de nos premières législations une fois au pouvoir sera de rédiger, puis de voter une Loi du Travail protectrice des salariés et des droits syndicaux dans notre pays, mais qui prend aussi en compte la situation nouvelle des entrepreneurs, pour lesquels nous créerons un statut particulier qui comptera des avantages, notamment administratifs. Cette loi permettra, nous en sommes certains, de provoquer une hausse générale des salaires à l’échelle du Royaume, et de limiter grandement les licenciements abusifs, si ce n’est y mettre fin. Dans le même temps, nous comptons organiser une politique ambitieuse de partage du travail entre les carlomanians : nous tendrons au cours du mandat aux 33h travaillées par semaines pour 5,5 jours travaillés. N’ayons pas peur de sauter le pas, car laisser plus de temps aux loisirs à tous, c’est donner du temps de travail à tous. Ce sera une législation pour l’emploi.

Des applaudissements, cris et sifflements approbateurs se font entendre dans le public, à l’annonce de ces promesses.

Dans un second temps, nous souhaitons organiser à l’échelle du Royaume une nouvelle politique agricole, qui marquera une rupture avec celle installée depuis des décennies en Carlomania. Nous redéfinirons les aides agricoles afin d’orchestrer, de concert avec les agriculteurs, une transition vers une agriculture paysanne. Concrètement, cela veut dire des subventions pour transformer les exploitations afin de pouvoir se passer des machines, cela veut dire pouvoir recruter des emplois stables car il y aura besoin de main-d’oeuvre, cela veut dire une diminution drastique de la dépendance du secteur agricole au pétrole et aux pesticides, cela veut dire un droit à la réparation de leurs machines par les agriculteurs inscrit dans la loi, et à la réutilisation de leurs graines. Ces choses peuvent paraître triviales aux personnes non-initiées, mais elles font le quotidien de milliers de personnes qui vivent pourtant dans la précarité. Aussi, nous voterons un plan, qui sera adapté tous les ans, de déploiement des infrastructures numériques fortes sur tout le territoire d’ici à 185. Il est temps pour le Royaume de Carlomania d’être à la pointe de la technologie, notamment sur les piliers numériques. Ces installations créeront d’une part des emplois dans leur mise en oeuvre, mais surtout permettront à des milliers, si ce n’est des millions d’entreprises et de ménages carlomanians d’avoir accès à une connexion haut-débit. C’est une question de qualité de vie et de compétitivité économique à laquelle nous apportons une réponse forte.

Continuons. C’est sûrement la proposition la plus importante de notre pacte fédéral que je vais vous présenter désormais. Je souhaite, par une simple loi fédérale, imposer le principe de cogestion à l’ensemble des entreprises implantées en Carlomania de plus de 75 salariés. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que tous les conseils des entreprises concernées, de surveillance et d’administration, devront désormais être constitué à 50% de représentants de salariés, syndiqués ou non. Nous comptons par ce biais instaurer une vraie démocratie d’entreprise, au sein de laquelle les patrons et les salariés auront à débattre pour les décisions de l’entreprise. C’est un pari qui n’a jamais été fait dans notre beau pays que je porte lors de cette campagne : le pari de la Démocratie en économie. Concrètement, cela veut dire moins de plans de licenciements, plus d’investissements, et des gestions moins en faveur des actionnaires ou des dirigeants dans nos entreprises, car les salariés auront enfin leur mot à dire ! C’est une véritable petite révolution sur chaque lieux de travail ! Dans le même temps, nous imposerons la séparation bancaire entre les banques de dépôt et les banques d’investissements dans notre pays, ce qui stabilisera le secteur financier et protègera l’épargne carlomanianne des aléas de la finance mondiale.

La foule applaudit, tandis qu’une banderole “Vive la démocratie en entreprise !” est déployée par des militants sur le côté de la fontaine.

Pour terminer, les socialistes et démocrates de Carlomania souhaitent, s’ils sont portés au pouvoir par les urnes, rédiger une législation forte concernant les données et internet de manière générale. En effet, nous comptons imposer aux fournisseurs internet la neutralité du net et inscrire son obligation dans la Loi. La neutralité du net, c’est l’égalité de traitement de tous les flux de données sur internet, c’est ce qui empêchera aux fournisseurs de faire payer l’accès à certains sites, ou de ralentir l’accès à d’autre selon les relations de leur dirigeant. Royal-Référendaire, je serais le garant de cette neutralité. Pour continuer, nous souhaitons aussi interdire la surveillance sur internet, c’est-à-dire la capacité pour des pouvoirs publics ou privés de récolter des données concernant des citoyens sans l’accord d’un juge. Nous prônons ainsi un usage conscient des données, et les premières bases d’une régulation de leur usage marchant et dans le domaine du renseignement à l’échelle du Royaume de Carlomania.

Nous l’assumons : notre priorité, c’est la lutte contre le chômage, c’est donc l’emploi. Par le partage du temps de travail, la démocratie en entreprise, un Code du Travail fort, des programmes d’investissements pour la transition paysanne et le déploiement d’infrastructures numériques, et la neutralité du net nous arriverons à atteindre le plein-emploi carlomanian. Mettre les socialistes au pouvoir, c’est mettre une équipe compétente, qui connaît le terrain, et déterminée à améliorer le quotidien de tous les carlomanians.

Enfin, je vous remercie tous et toutes, sur la place du Travail, de m’avoir écouté expliquer comment nous allons nous battre pour le travail. Je vais désormais laisser la place à Maria Sanchez, économiste et candidate socialiste, qui va chiffrer et détailler les propositions que j’ai cité. Encore une fois, merci.

La foule applaudit le candidat lorsque son discours est terminé, et les quelques drapeaux présents sont brandis avec fiertés par les quelques militants de la ville. Les stands s’organisent pour distribuer le maximum de tracts, goodies et pour vendre des drapeaux aux personnes présentes. Alors que Toma descend de son estrade, il ira discuter avec les militants locaux en n’oubliant pas bien sûr de serrer les mains de qui le voudra et de prendre quelques selfies. La place restera pleine d’activité pendant quelques heures après le passage du candidat socialiste-démocrate, notamment grâce aux Jeunes Progressistes locaux qui organisèrent quelques activités de loisir et de débats.