Plaza de Carlomania

[Santino P. Diaz]

[Santino P. Diaz]

Santino continuait de suivre le plan des meetings et des discours avec une grande rigueur et parvenait à suivre le rythme qu'il avait lui-même planifié, un hyperdynamisme qui permettrait -il l'espérait- au Parti de faire un grand bond avant électoral. Sur la plus grande place d'Eralcia, une grande scène avait été érigée en peu de temps par les militants dévoués et les jeunes gardes rouges pour qu'on voit et entende la Secrétaire Général de loin. Des bars avaient été installés de part, d'autre et en face afin de financer la campagne, le Parti et les prochaines beuveries.

Mes chers amis, très chers camarades,

Avant de commencer ce meeting, comme j'en ai l'habitude, je vais rebondir sur l'actualité qui concerne principalement Madame Pellegrini et Monsiuer Alvaredo. La première a fait un long meeting et il y a un certain de nombre de choses à dire, je vais donc commencer par le second. Monsieur Alvaredo a eu l'occasion de se présenter face à nos concitoyens de Bailletto devant le métrocable de la ville pour en faire l'éloge et tenir un discours écologiste. Ai-je dis écologiste ? Je voulais dire révisionniste. En effet, il a pu à loisir revoir la définition de l'écologisme pour faire l'éloge d'un modèle productiviste, polluant et antisocial sous un badigeon de couleur verte. En effet, en élevant en exemple, l'usage intensif des panneaux solaires et des voitures électro-hybride. Pourquoi cela est-il une fausse solution à un vrai problème ? Parce que la production de panneaux solaires, d'éoliennes également, de voitures électro-hybrides nécessite des matériaux rares que seuls les mineurs de pays périphériques, c'est à dire, où les travailleurs sont surexploités. Ces mêmes matériaux dont la vente favorise et encourage et renforce le capitalisme et la surexploitation des enfants, des femmes et des hommes de pays lointains, nécessitent pour leur extraction l'usage massif d'eau pure et de matériaux polluants, dont le mercure qui va par la suite contaminer les terres déjà peu fertiles de ces pays-là. Ainsi, en favorisant massivement l'achat de panneaux solaires, d'éoliennes, de voitures électro-hybride c'est faire passer notre pays plus vert en contaminant les périphéries. Ce système n'est pas sans rappeler notre système socialo-économique qui exploite les périphéries pour que notre situation soit plus égalitaire, sans toucher cependant au capitalisme financier. Tout cela, c'est ce que l'on appelle l'impérialisme, autrefois Carlomania l'exprimait par le colonialisme, aujourd'hui il l'exprime par le capitalisme mondialisé. C'est donc tout naturellement que nous opposerons un projet réellement écologique face à ces mascarades qui ne visent qu'à donner une plus belle devanture chez nous, et déplace les problèmes qui s'amplifient et s'empirent puisque cela va polluer des terres et des eaux de pays affamés et assoiffés.
Sur la question automobile, il y a aussi un gros problème. L'Avenir Ecologique propose un horizon écologique. Rappelez-vous la définition d'un horizon, c'est quelque chose qui recule à mesure que vous avancez. Ainsi, il ne prévoit de commencer à réduire le nombre de voitures polluantes en centre-ville qu'au bout de deux ans. Mais une temporalité stricte et vraiment engagée pour l'écologisme plus que pour l'électoralisme aura décidé de supprimer les véhicules polluants du centre-ville dès l'accession au pouvoir. Le problème de la suppression des voitures ne provient pas du centre-ville où elles sont presque totalement inutiles, le problème vient des périphéries, de la campagne. Ainsi au bout de deux ans, ce ne sont pas les premières voitures individuelles qui doivent disparaître du paysage urbain du centre-ville, mais du paysage urbain des banlieues. Celles du centre-ville auront déjà disparu depuis longtemps.
Enfin, la vraie politique de transition, n'est qu'une politique d'individualisme exagérée. Ce serait oublié qu'avec le pouvoir national, on possède le pouvoir collectif. Aussi, la vraie politique de transition n'est pas celle qui favorisera l'effort individuel mais qui utilisera pleinement l'effort collectif ; gratuité des transports en commun, par exemple. En aucun cas, il ne faut aller en favorisant les riches sous des prétextes éco-compatibles. Par exemple, l'idée d'Alvaredo de faire des baisses d'impôts locaux pour ceux qui achètent un nouveau véhicule plus propre. Les riches ont tout à y gagner : une niche fiscale et un véhicule de meilleure qualité. Les pauvres n'ont pas les moyens de devenir des bourgeois. De ce fait, le rêve d'Alvaredo est une idéologie capitaliste, le libéralisme qui fait tant de mal au pays doit être combattu comme source du problème éco-social et ne doit pas être vu comme une base pour mener un capitalisme vert. C'est impossible ! La responsabilité de chacun que pointe Alvaredo, n'est qu'une manière de responsabiliser les pauvres d'être prétendument plus polluant. Mais ce sont les riches et en premier lieu ce bourgeois d'Alvaredo qui polluent le plus par leur train de vie fastueux ! Il prévoit des niches fiscales si on achète une nouvelle voiture électro-hybride, sans doute parce qu'en plus de sa villa avec piscine, il compte rouler en voiture électrique. L'investissement écologique doit coûter plus cher, on ne peut pas faire d'économies sur les investissements actuels dans la culture -principalement pour les villes- ni même pour les aides sociales locales, ou scolaires. Alors il faut taxer plus et non pas faire des niches fiscales pour les riches qui augmentent déjà leur confort en achetant un véhicule électrique.

Le Front Révolutionnaire refuse catégoriquement de jouer à ce petit jeu qui consiste à faire de l'écologie un moyen de faire payer moins aux riches pour des clopinettes environnementales qui ne font que repousser le problème écologique en dehors de nos frontières. Nous avons un train de vie polluant, nous devons en assumer la pleine responsabilité pour le réduire. Forcément si on en vit que d'importations, on n'a pas l'impression de polluer mais là où on extraie, là où on produit, on affame les gens, on les assoiffe et on contamine leurs eaux et leurs terres. Ce qui est bien pire que la réindustrialisation du pays. Je ne serais pas le candidat de l'illusion et notre pays doit cesser de se voiler la face et prendre ses responsabilités à deux mains.

Maintenant, parlons de l'ALCO et de sa Présidente Pellegrini. Je l'ai dit hier, elle est une copie communiste, la xénophobie en plus. Son programme économique qu'elle a développé aujourd'hui, c'est exactement le même qui est présenté par le Front Révolutionnaire. Son discours c'est la lecture de notre programme. Sauf qu'il y a une différence majeure entre le nôtre et le sien. Vous pourriez penser que c'est la xénophobie, c'est à dire que c'est le fait que Madame Pellegrini considère que les médecins naît à Carlomania sont plus compétents à diplôme égal qu'un médecin étranger. C'est certes une différence mais pas une différence fondamentale. La différence fondamentale entre l'ALCO et le Front Révolutionnaire, c'est que l'ALCO est au gouvernement actuel et qu'il en fait partie depuis 163, c'est à dire depuis 13 ans. Alors pourquoi ne pas avoir appliqué la planification économique depuis 13 ans ? Pourquoi avoir détruit l'hôpital public, augmenté la précarité ? L'ALCO, nous dit Pellegrini, a toujours été pour le bien-être humain et le progrès social avant toute chose, alors pourquoi depuis 13 ans l'ALCO accepte t-elle de plastiqué le bien-être humain et le progrès social pour des sièges ministériels ? Pourquoi l'ALCO participe t-elle à la destruction du bien-être humain et du progrès social depuis 13 ans pour des fonctions et l'argent qui va avec ?
Parce que l'ALCO est un parti d'opportunisme. Si l'oppoturno-brune Pellegrini joue aujourd'hui le jeu des communistes en copiant-collant nos discours et notre programme, ce n'est que pour vampiriser les voix de la contestation sociale face à son propre gouvernement. Elle vous parle aujourd'hui de planification économique, mais son engagement au sein de l'ALCO ne s'est-il pas fait pour la liberté économique ? Ce que propose Pellegrini c'est simplement de reprendre le programme communiste en y ajoutant la xénophobie et la fierté nationale ! Le problème des services publics, je l'ai posé bien avant cette femme, le problème des hôpitaux et des aides sociales est un combat de longue date, des communistes, contre la droite gouvernementale dont fait partie l'ALCO. L'obsolescence progressive de l'hôpital public et son manque de moyens que dit combattre Pellegrini est justement la politique menée par le Gouvernement avec les voix de l'ALCO.

Je remarque que Madame Pellegrini également rate le coche et se trompe dans sa copie qu'elle fait de nos programmes. Je l'ai dit, les communistes veulent développer les services publics partout et surtout là où on en manque, dans les quartiers délaissés et les périphéries qui sont souvent habitées par des étrangers car c'est dans ces recoins que le gouvernement de droite les a repoussé. Notre politique, ce sera donc d'équiper les périphéries pour éviter le surchargement des hôpitaux et médecins de centre-ville. C'est cela le phénomène qui pousse au problème hospitalier en plus du désengagement de l'Etat dans les campagnes. Madame Pellegrini, veut faire une priorité nationale pour l'hôpital. Très bien, qu'est-ce que cela va provoquer ? Les campagnes iront mieux, parce que les concentrations de population ne sont pas suffisantes pour mener des politiques à deux niveaux. Mais dans les villes, les périphéries peuplées majoritairement d'immigrés seront toujours abandonnées et le problème persistera. Ou alors la mortalité augmentera dans les périphéries, ou bien les hôpitaux de centre-ville devront profiter à tous, carlomanians comme étrangers. Parce que oui, ne faire une protection sociale que pour les nationaux est une grave injustice. Est-ce que des gens qui ont fuit la guerre méritent-ils de mourir de maladie ailleurs ? Cela ferait de nous des complices des dictateurs, des belliqueux. Nous ne sommes pas des monstres, les soignants font le serment de venir en aide à tous les malades, pas simplement à ceux qui en ont les moyens, pas simplement à ceux qui sont nés sur le sol carlomanian.
Je dénonce la violation systématique du serment médical que veut opérer Madame Pellegrini. Je l'ai dit, nous défendons une couverture sociale universelle et intégrale. La santé est un service public qui doit être à tous gratuit.
Ensuite, Mme. Pellegrini croit avoir invité l'eau chaude en inventant les normes pour les handicapés. Des normes qui existent dans des dizaines de pays, sinon plus et qui n'ont aucune application en Carlomania, seulement parce que le Gouvernement auquel participe l'ALCO, n'a rien fait depuis 13 ans, depuis qu'ils sont au pouvoir en somme. Alors bien sûr on peut être aux commandes et prendre les revendications de l'opposition, sans changer son comportement depuis plus de dix ans. Mais le peuple n'est pas dupe et se rendra compte que l'ALCO ne fait rien et que toutes vos propositions seraient un changement total de la politique menée par vous et votre parti, Madame Pellegrini.


Maintenant que ce point d'actualité est fini, je vais parler de deux sujets qui ont été abordé lors de ce point d'actualité pour en développer les propositions communistes et finir sur une question sociale, celle de la lutte contre les fléaux sociétaux. Le premier sujet seront les services publics, j'y reviendrait, le second sera l'état et l'entreprise, le dernier sera la lutte contre les violences intrafamiliales.

Sur les services publics d'abord. Je vous l'ai dit depuis quelques jours, je souhaite un service public qui se développe et s'étende au de-là des limites traditionnelles. Je souhaite d'abord renforcer ces services publics, en augmentant le nombre d'infrastructures dans nos campagnes et nos banlieues notamment, pour désengorger les grandes villes qui auraient suffisamment d'infrastructures si elles n'étaient pas prises d'assaut par les habitants proches qui eux, n'en ont pas. Il faudra équiper dignement ces infrastructures et renforcer le statut des fonctionnaires pour rendre les métiers du service public attrayants avec plus de sécurité, plus d'embauches, plus d'investissement. Cela aura un coût, mais l'amélioration de la société n'a pas de prix. Ainsi, nous réinvestirons les services des pompiers, des médecins, des infirmiers, des professeurs, des secrétaires, des postiers, etc. Mais nous améliorerons également l'étendue de l'Etat en nationalisant la concurrence de ces services. La dégradation des services dont sont responsables la droite et le centre, n'est pas due au manque de concurrence et à l'"endormissement" des services publics s'ils ne sont pas stimulés par l'économie de marché, pas du tout ! la dégradation du service public est seulement due au manque d'investissement provoqué par l'UCL, l'ALCO, le Parti Pour le Rei ou les Patriotes.
Contre ce démantèlement des services publics, nous proposons un renforcement énorme avec la monopolisation et la définanciarisation de l'éducation et de la santé. La concurrence ou l'économie de marché ne sont pas souhaitables dans l'éducation, ni dans le domaine médical. Aussi, nous mettrons en place une publicité intégrale de l'école à l'université, des antidouleurs aux soins palliatifs. Ce qui nous mènera à la nationalisation des laboratoires pharmaceutiques afin de produire des médicaments gratuits. C'est une nécessité économique. Si nous ne nationalisons pas, alors il faudrait payer la plus-value et les profits actionnariaux avec la Sécurité Sociale, ce qui est injuste. Un service public doit profiter à tous en demandant à tous un effort commun. L'Etat est une force d'investissement immense, qui peut et doit se passer des capitalistes, nous devons être leur alternative, celle qui ne demande à ses salariés aucun surtravail, mais seulement le travail nécessaire. Il vous paraît absurde qu'un professeur ait à faire cours à une classe vide ou qu'un dentiste opère un dentier pour produire une plus-value ? Il vous paraîtra alors absurde qu'un professeur ait à faire cours à des élèves ou qu'un dentiste opère un patient sans qu'il ne reçoive l'intégralité de la valeur de sa force de travail. Seul l'Etat possède la capacité d'offrir aux agents du service public pareille justice. Inversement, la même justice doit être accordée aux bénéficiaires du service public. Un enfant n'a pas à payer pour son éducation, c'est un droit constitutionnel. Un patient n'a pas à payer pour ses soins vitaux, c'est un droit constitutionnel. Nous avons créé la sécurité sociale pour indemniser les individus de préjudices subis, il faut étendre et rendre réelle l'application de ce principe, à tous les préjudices. Le plus petit mal qui nécessité l'intervention de la thérapeutique doit être indemnisé collectivement à chacun. Comment ça se passer concrètement ?
Concrètement, les fonds nécessaires pour l'investissement global seront pris en charge par l'Etat grâce à l'impôt, plutôt que partagés de cette manière et de l'investissement direct des capitalistes, et cet investissement ne sera pas changé en profit au sein du processus de production particulier mais au sein du système économique par le biais des dépenses des fonctionnaires. On passera donc d'un système économique de rentabilité à un système économique de besoin.
Voilà une politique sociale, la politique qui nationalise et qui protège. Il faudra évidemment que nous mettons des jalons pour qu'on ne puisse connaître de recul au nom de "cures d'amaigrissement" de l'Etat. Parce que le problème de l'Etat c'est que nous pouvons le perdre et qu'il retombe dans les mains de l'ALCO par exemple, qui participe à la grande braderie nationale depuis 13 ans, qui détruit l'hôpital public, réduit le nombre de lits, détériore la condition des infirmières et infirmiers...Imaginez un seul instant, tout notre travail démoli par l'ALCO ou le PPR ! Il faudra conditionner la détérioration de nos services publics au cas où le pouvoir nous échapperez des mains, ce qui est à craindre puisqu'en trois ans, nous n'aurons pas le temps de démolir la bourgeoisie et elle redoublera de forces vives pour essayer de survivre. Il faudra donc prévoir par nos lois, un conditionnement des révisions.

C'est aussi pour ça que je vais parler du second levier de puissance pour lutter contre le capitalisme et, à termes, y porter un coup fatal. Ce second levier qu'oublient constamment les sociaux-démocrates, c'est le pouvoir ouvrier. Alors je dis ouvrier parce que c'est le terme qu'on garde généralement depuis l'époque ouvriériste. Mais il faudrait dire le pouvoir salarié. En somme, si nous autres, socialistes, prenons le pouvoir dans les urnes, c'est à dire si nous prenons le pouvoir de l'Etat ou pouvoir politique, il ne faut omettre que pour soumettre la société capitaliste et la faire choir, il faudra que nous prenons également un second pouvoir, c'est le pouvoir économique. En effet, il me semble que le système productif doit être démocratisé et qu'il faut donner à nos travailleurs, le pouvoir de prendre en main leur destinée et que la démocratie ne se résume pas à un rendez-vous aux urnes tous les trois ans, mais à un exercice quotidien au sein de l'éducation pour les lycées et universités, mais aussi au sein de son entreprise. Le travail, c'est à cette tâche que la majorité de la population passe un bon tiers de son temps en semaine, il est nécessaire que l'exercice productif connaisse l'exercice démocratique. Il faut étendre la citoyenneté à l'entreprise et que le lieu de travail ne devienne pas plus un lieu de ploutocratie que nous supporterons pareil système de gouvernance en politique. Or aujourd'hui en conditionnant l'ensemble des décisions entrepreneuriale aux actionnaires, c'est à dire à ceux qui ont suffisamment de richesse pour se payer un siège au sein du conseil d'administration, on soumet le modèle entrepreneurial à un exercice ploutocratique. Ce qu'ont oublié les révolutionnaires démocrates, en donnant la citoyenneté au droit, c'est de l'étendre aux entreprises et aux familles, mais la question familiale sera abordée plus tard.
Ainsi pour donner le pouvoir décisionnel aux travailleurs, nous mettrons en place une jugulation du capital et de l'actionnariat, de leur puissance sur l'économie et nous développerons le référendum interne aux entreprises, la prise de décision collective, l'obligation d'élire des commissaires du travail pour représenter les travailleurs, l'obligation syndicale pour améliorer l'organisation salariée et nous permettrons désormais aux travailleurs d'autogérer leur entreprise par un vote solennel. En somme, il s'agit de contrebalancer les nationalisations qui peuvent se pervertir si les futurs pouvoirs choisissent une gestion publique suivant le modèle de rentabilité, et qui peuvent se perdre, si ces pouvoirs choisissent de privatiser, il s'agit de contrebalancer ces nationalisations par des collectivisations massives afin de préserver et faire perdurer la démocratie dans l'entreprise et la force progressive et révolutionnaire de décision. Quand ce sont à ceux qui triment que revient la tâche de fixer les objectifs de production, croyez-moi qu'ils s'arrêtent aux besoins nécessaires et quand il leur revient la tâche de répartir les recettes, croyez-moi qu'ils le font également et sans en offrir un miette à ceux qui n'auront pas sué de leur front pour parvenir à la production. L'arrivée du front révolutionnaire aux responsabilités sera donc synonyme d'une démocratisation de la vie salariale, de collectivisations massives et de monopoles collectifs dans certains secteurs.

Passons, si vous le voulez bien, au dernier sujet que j'ai prévu d'aborder ce soir. Il s'agit du cadre de la famille et en particulier de la citoyenneté au sein du modèle familial. Encore aujourd'hui la famille est la première cellule sociale, ce qui en fait un noyau atomique dur à la réforme. Nous vivons dans un pays très réactionnaire et fermé sur le sujet. Nous ne pourrions pas tenir un débat sur l'interdiction de la fessée sans que des collectifs entiers de pères et de mères montent aux créneaux pour crier leur amour de la fessée et la démocrature d'un pouvoir qui veut s'infiltrer jusque dans la manière qu'ont les parents à éduquer leurs enfants. Ce sont ces mêmes gens qui sont responsables du cadre familiale qui devient une zone de non-droit, une zone de violence impunie, de danger et une forge de la délinquance. Car c'est bien là que commence et se développe la reproduction générationnelle de la violence qui cause d'énormes torts à notre pays. Une statistique par exemple ; un jeune délinquant pour violence sur deux est issu d'une famille dans laquelle il a été prouvé qu'il y avait des violences intrafamiliales. Des cas de jeunes enfants dès la crèche qui tentaient d'étouffer leurs camarades sous un coussin ont été relevé et après enquête on découvrit qu'ils reproduisaient ce que leur père faisait avec leur mère tous les soirs. 40% des femmes battues voient le phénomène de violence maritale se développer dans les premiers mois suivant la naissance d'un premier enfant, dans l'autre sens, ça donne que la naissance d'un premier enfant représente un danger pour les femmes de commencer à se faire battre par leur mari. 90% des violences intrafamiliales se déroulent dans un foyer avec enfant. Dans 70% des cas de violence familiale, le père ou la mère -même si 90% des cas de violence intrafamiliale en couple hétérosexuel provient du père- instrumentalise l'enfant en l'utilisant pour accroître l'emprise psychologique ou pour se renseigner sur le devenir du conjoint battu en cas de séparation, à tel point que des enfants sont obligés de supprimer les numéros de téléphone de leur parent violenté pour éviter que leur autre parent fouille leur téléphone et menace son autre parent. C'est surréaliste. Chez l'enfant les violences intrafamiliales même quand la mère préfère que le père la frappe plutôt que l'enfant, c'est à dire même quand l'enfant ne connaît pas directement la violence parentale ; chez l'enfant disais-je cela provoque divers troubles psychologiques et physiques : dépression, anxiété, troubles de la concentration, hyperactivité, agressivité, addiction ou retard de développement lors de l'adolescence, entre autres conséquences. Et à l'âge adulte, la délinquance et force troubles psychologiques. Il en ressort principalement la reproduction de la violence d'autant qu'il a beaucoup à reproduire, peu de femmes caractérisent cette violence comme telle et quand c'est le cas, grand nombre préfère ne rien faire pour préserver l'enfant ou le mari s'il est en situation financière pire qu'elle. Ce qui rend la chose très compliquée à gérer. C'est généralement à l'adolescence de l'enfant, que les femmes battues s'émancipent parfois sous l'influence de l'enfant, sans procès, par le divorce, le père gardant souvent une garde partagée.
Il faut également rajouter que ces violences sont très progressives et contrairement à ce que pensent beaucoup de personne, c'est dès la première gifle qu'il faut couper tout pont et effectuer un suivi psychologique des deux conjoints pour rétablir une situation pacifiée. Il ne faut rien laisser passer, des psychologues ont estimé la première gifle comme le 18ème échelon de la violence conjugale -psychologique et physique- sur 24 ! Quand la première gifle arrive, ce n'est pas le potentiel commencement de la violence conjugale, c'est l'achèvement du troisième quart du processus de violence qui s'installe. Je conseille à toutes et à tous de prendre connaissance du violentomètre et d'avoir la plus grande attention face au processus de violence intrafamiliale qui s'étend nécessairement aux enfants et provoque des conséquences graves sur leur avenir. J'en appelle à tous les violentés pour leur dire qu'il faut qu'ils fassent cesser cette violence sans attendre que leur enfant devienne majeur ou adolescent, c'est avant qu'il faut enrailler le processus. La reproduction de la violence commence dès les premières années et il faut des années d'effort de pédopsychologie ou de psychologie pour panser les plaies. Il faut également que les parents violents qui en ont conscience et souhaitent cesser -ce qui est le cas dans de nombreux ménages- soient conscients que les seules solutions sont la séparation et le suivi psychologique.

Que fera le Front Révolutionnaire parvenu au pouvoir ? Eh bien j'ai déjà donné notre proposition pour combattre le fléau social de la haine et de l'intolérance, il s'agira simplement de mener la même répression réhabilitative au sein du milieu familial. A chaque violence familiale, le divorce et la séparation forcée sera prononcée systématiquement, accompagnée systématiquement d'un suivi psychologique dont ce n'est qu'au terme que la famille pourra se recomposer ou posséder une garde partagée si telle est le besoin. J'ai principalement parlé dans mon exemple des violences entre le mari qui bat et l'épouse battue mais il y a également le cas des violences envers les enfants et leur identité, avec les thérapies de conversion. Je souhaite mener la même bataille sur cette question. Et tout individu qui ne voudra pas être accompagné, qui n'aura aucune bonne volonté ou qui défendra la haine et l'intolérance, le bienfondé de la violence intrafamiliale ou de la thérapie de conversion subira le système de réinsertion sociale carlomanian : camp de travail, propagande, réinsertion sociale. Cette méthode est la seule bonne, la seule efficace. Le camp de travail permet d'effacer les vices sociaux périphériques qui alimentent les fléaux sociaux : addiction, boisson, fréquentations fausses, inoccupation et dépression. L'activité sociale permet en effet de revaloriser l'homme et de l'éloigner de ce qui accroît ses vices. Puis nous laverons le cerveau des condamnés de leurs délits, car comme je l'ai dit, le machisme, l'homophobie, la xénophobie et j'en passe, sont des délits et non des opinions. Une fois qu'ils auront intégré la valeur fondamentale de la société qu'est le respect, avec un accompagnement psychologique, nous pourrons les réinsérer dans la population et dans la société en leur fournissant un emploi stable, leur permettant de recommencer leur vie. Ce sera beaucoup d'effort, il faudra un système de suivi et d'accompagnement psychologique et social énorme mais c'est nécessaire si on veut mettre le doigt dans l'engrenage de la violence et réduire la reproduction de la violence. Il faut bien combattre qu'aujourd'hui la première cause des femmes battues, ce sont les mères battues. Une bonne moitié de la délinquance infantile, et même si aucune étude n'a été faite à ce sujet, je pense pouvoir dire des adultes également, cette bonne moitié de délinquance provient de violences intrafamiliales, ce combat n'est pas vain.

Si tel est votre projet de société ; un pays où la violence aura été diminuée de moitié, un pays où les salariés ont droit de regard et exercent un contre-pouvoir contre les actionnaires, un pays dans lequel l'écologisme n'aura pas participé à la destruction et à la contamination des pays pauvres, alors votez communistes, votez pour le Front Révolutionnaire.

Vive Carlomania !

[Toma Guardia]

[ANTIDATE : 22/04/2020]

La plus grande place d’Eralcia, que Toma connaissait si bien étant donné que les deux plus grandes rues la traversant menaient, l’une au lycée où il est professeur, l’autre à la mairie au sein de laquelle il siège, était en cette matinée aménagée de façon à accueillir un événement d’ampleur : des barrières pour délimiter des files d’attentes aux comptoirs installés par les Jeunes Progressistes, qui vendaient à la fois des boissons mais aussi des petits livrets programmatique, en plus de distribuer des tracts ; quelques rangées de sièges réservés aux personnes les plus fragiles ne pouvant rester debout ; et surtout une estrade faite d’une palette de bois sur laquelle était installé un pupitre ainsi qu’un microphone. La place était bondée de monde, et ce n’était pas étonnant si l’on connaît l’ancrage local de Toma Guardia, le candidat qui tenait le rassemblement de ce soir. La foule était très diverses, que ce soit en terme d’âges ou de classes sociales, et semblait plutôt ordonnée. Un service d’ordre avait aussi été mobilisé par le RSD pour éviter tout débordement, tandis que “Debido A Los Chicos”, une musique populaire était diffusée en fond et que le Premier-Secrétaire de la section d’Eralcia du RSD chauffait un peu la salle. Toma Guardia arrive, venant de la rue de son lycée, traversant la foule en serrant des mains et en saluant tout le monde, accompagné de son fils âgé de 16 ans. Il se sépare de lui en montant sur l’estrade, tandis que son fils prenait place sur un siège. Une fois devant le micro, il commençait son discours.

[La musique en question :]

“Pour commencer, je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes présentes, et celles qui tiennent les stands et le service d’ordre. Et j’adresse aussi une pensée particulière à tous ceux qui nous regardent de loin, sur leurs écrans, parce qu’ils ne peuvent pas être présents !

Comme toutes les semaines depuis presque dix ans, je me suis rendu très tôt ce matin au Centre d’Accueil Médicalisé pour les Personnes Handicapées et Autistes de notre belle ville. J’ai pu, comme à mon habitude, discuter avec les personnels et certains résident du centre, et jouer un peu avec certains jeunes à plusieurs jeux de société qu’ils ont eux-même inventé. J’y passe à chaque fois une heure, et c’est avant tout pour passer du temps avec Felipe, mon fils, quand je l’y dépose avant ma journée de travail. En effet, Felipe est atteint d’autisme, et je n’ai pas honte de le dire ! Il fait ma fierté, et celle aussi de sa mère et de sa soeur.

L’autisme est encore aujourd’hui considéré par trop de monde comme une tare, quelque chose qu’il faut cacher. Il en est de même pour le handicap. Notre Royaume, bien qu’il possède quelques infrastructures avancées pour accueillir ceux qui en ont besoin, a pris énormément de retard notamment en matière de pédagogie et de places d’accueil dans certaines parties de son territoire. Comme toutes les discriminations, c’est une chose inacceptable qui est à combattre de toute nos forces ! Il s’agit d’une question simple : souhaitons-nous faire du Royaume de Carlomania le Royaume de tous les calomanians, carlomaniannes ? Je dis oui !

Le thème de ce rassemblement sera se construira donc autour des discriminations, et de l’ouverture de nouveaux droits à tous nos concitoyens !

Nous voulons construire un Royaume de Carlomania qui établit toujours de nouveaux droits et qui lutte contre toute les formes de discriminations. Et cela commence par les droits des femmes ! Si vos votes nous donnent la gestion de notre beau Royaume, les socialistes et démocrates garantirons durant tout le mandat le droit à l’avortement, partout sur le territoire, notamment par le biais de la création d’un planning familial fort ! Ce planning familial, qui sera implanté partout dans nos villes, dans nos communes, aura pour mission de diffuser au plus possible les informations sur la contraception, l’avortement, les droits sexuels en particulier aux jeunes de notre pays ! Cette organisation, qui est nécessaire, car l’information c’est le pouvoir, permettra à des milliers de femmes partout dans notre pays de connaître leur droits et de pouvoir accéder à des contraceptions comme la pilule, le stérilet ou l’implant. Élus, nous mettrons aussi un grand plan national pour l’assistance aux femmes battues, qui sera constitué à la fois de l’ouverture de places dans les centres d’accueils pour les femmes et leurs enfants, mais aussi de la constitution d’un numéro contre les violences pour pouvoir dénoncer plus facilement la violence quand on en est victime, ou spectateur ! Ce plan comprendra aussi un volet pour donner des opportunités, notamment en matière de travail, de logement social, de quoi reprendre une vie normale à toutes les femmes qui en auront besoin !

Le RSD s’attaquera aussi à l’une des plus grandes injustices de notre pays : la discrimination selon l’orientation sexuelle et le genre. Ainsi, comme nous le défendons depuis des années, nous ouvrirons le mariage et l’adoption aux couples de même sexe ! Ainsi, nous permettrons à des centaines, peut-être même des milliers de familles d’être enfin reconnues officiellement par le Royaume de Carlomania, et leur permettront de sécuriser parfois leur situation, notamment fiscale ! Dans la même loi, nous changeront notre législation concernant l’état-civil, en autorisant le changement de genre par quiconque le souhaitera par simple opération chez le notaire et sans qu’un tribunal ou que des médecins n’aient à donner leur avis ! Enfin, nous interdirons les thérapies de conversion et les mutilations des personnes intersexes et sanctionnerons gravement dans la loi ces opérations. Enfin, nous lancerons au travers de tout le pays, et notamment au sein des institutions scolaires et sportives, de grands plans de préventions contre toutes les discriminations ! C’est ainsi que nous avancerons pour faire de notre pays le pays de la diversité, du respect de chacun et de la dignité humaine !

Alors que des drapeaux arc-en-ciel sont brandits, notamment sur les stands des Jeunes Progressistes, la foule applaudit et crie pour signaler son approbation aux dires de Toma, qui applaudit lui aussi en souriant.

Je souhaite, comme candidat aux Royales, ouvrir de nouveaux droits à tous les carlomanians et construire un modèle de justice plus juste. En ce sens, j’ouvrirai déjà le droit à la fin de vie à tous les carlomanians, dans des conditions inscrites dans la loi ! Il est inhumain de continuer à faire vivre des personnes en souffrance, qui ne vivront plus que de la douleur, et qui ne souhaitent plus, en conséquence, vivre. Les laisser partir en paix est la chose la plus morale que notre société puisse leur offrir, à eux et leurs familles. Le RSD veut aussi dépénaliser totalement la consommation, la culture et la vente de drogues douces, notamment de cannabis ! Nous prononcerons une grâce progressive pour tous ceux condamnés pour ces crimes durant le mandat ! Il est temps pour notre Royaume d’arrêter le massacre qu’est la guerre aux drogues, et d’entrer dans un modèle de prévention et d’accompagnement des personnes souffrant d’addiction.

Enfin, et c’est là, personnellement, la mesure la plus importante à mes yeux de cette matinée, je veux mettre en oeuvre un véritable plan d’urbanisation et de réhabilitation de nos cités pour l’accessibilité aux personnes handicapées. Aujourd’hui, de trop nombreuses zones sont encore inaccessibles aux handicapés-moteurs, ce qui est une injustice grave et une atteinte à leur liberté de déplacement ! Notre ville, Eralcia, est largement en avance, et j’y ai ma part, sur ce domaine avec d’innombrables rampes et travaux déjà effectués. Il est temps pour la fédération d’accompagner massivement ces travaux, et de réglementer les nouvelles constructions en ce cens ! Ouvrons Carlomania à tout le monde, c’est une question d’égalité, de liberté et de solidarité ! Je veux aussi développer les “handisport”, et faire de notre Royaume la Capitale mondiale du handisport. Il s’agit de sports, adaptés aux personnes handicapées, qui méritent elles aussi ces loisirs ! Pourtant, dans beaucoup de villes rien n’est pensé pour elles ! Je veux un plan pour leur médiatisation, notamment sur l’audiovisuel public, et pour des infrastructures modernes et suffisantes sur tout notre territoire. Je proposerais aussi à nos partenaires internationaux l’organisation de compétitions internationales sur notre sol. Nous développerons aussi les centres pour les personnes autistes, et investirons toujours plus dans la recherche !

Tout d’abord à l’initiative des personnes assises, puis suivi par presque tout le monde présent, la foule applaudit le candidat à l’annonce de ces mesures, ce qui lui fait prendre une petite pause.

En d’autre mots, nous, socialistes et démocrates, proposons de faire du Royaume de Carlomania le Royaume de la diversité assumée, de l’accessibilité et contre toutes les formes de discriminations ! J’en appelle à toutes les formations politiques, de la gauche comme de la droite, à adopter des propositions similaires, en particulier en ce qui concerne les handicaps et l’autisme !

Encore une fois, je remercie tout le monde présent et tous ceux qui m’auront écouté. Je laisse désormais la parole à Carlos Lopez, président de l’Association des Handicapés d’Eralcia, qui va nous présenter son asso et les divers événements prévus les prochains mois.
La foule sur la place applaudit le candidat alors que ce dernier descend de l’estrade, saluant l’assemblée. Il rejoint immédiatement son fils, se mettant accroupi à côté de sa chaise. Cette fois, Toma Guardia ne prend pas beaucoup de temps pour saluer et serrer des mains, partant rapidement avec son fils pour le raccompagner vers son Centre. L’événement continuait en son absence, allocutions et buvettes s’enchaînant jusqu’en milieu d’après-midi.

[Toma Guardia]

La plus grande place d’Eralcia était bondée de monde, au point que le service d’ordre de la soirée doit refuser du monde, qui se diffuse alors dans les rues très animées pour un dimanche soir de la ville socialiste. Un espace au centre de la place, proche de l’estrade, était réservé à des personnes handicapées-moteur et aux plus jeunes. La musique est elle aussi dans sa place, les clips mobilisés pendant la campagne sont diffusés et les gens dansent. Des drapeaux sont très présents en nombre, mais surtout des drapeaux du Royaume de Carlomania : les organisateurs ont fait le choix de limiter les drapeaux socialistes pour les images renvoyées sur les réseaux sociaux. Le candidat en tête du premier tour arrive alors discrètement sur l’estrade, avant de commencer à parler calmement, mais en imposant sa voix sur la musique dont le volume est baissé.
“Je vous rassure, je vais être court ce soir. Pour commencer, je tiens encore une fois à remercier chaque personne ayant voté pour le Rassemblement des Socialistes et des Démocrates lors de ces élections. Je remercie aussi mes concurrents, qui ont fait vivre le débat démocratique. Je remercie les fonctionnaires, les bénévoles qui ont donné de leur personne pour que les scrutins se déroulent dans les meilleures conditions possibles. Enfin, je remercie Eralcia pour cette victoire écrasante ! Je nous connaissais conquérant, nous sommes désormais gagnants !

Vos votes m’ont placé en première place, et de très loin, devant la candidate de l’ALCO. Pour tout vous avouer, je suis plutôt fier, et rassuré de ces résultats. Les derniers sondages, qui ouvraient la possibilité d’une extrême-droite réactionnaire et xénophobe au second tour, m’avaient inquiétés au plus haut point. Nous avons pu prouver deux choses : le RSD n’est pas mort et reste le premier parti de gauche d’une part, et d’autre part, les carlomanians sont attachés à la stabilité et au respect démocratique. Ainsi, mon adversaire de l’ALCO, que je félicite aussi pour son accès au second tour, est une femme politique reconnue pour son travail : débattons, et laissons notre peuple trancher.

Applaudissements du public.

Ce soir, nous fêtons notre victoire, la vague rose qui s’est abattue sur notre Royaume. Je passerais quant à moi la soirée avec ma famille, car je sais que je ne vais potentiellement plus la voir pendant un moment dans les semaines qui arrivent. En effet, pour vous et pour nous, notre parti ouvrira dès demain les négociations qui nous seront nécessaires afin de bâtir une majorité parlementaire de construction, cohérente et stable. Soyons clairs : nous n’excluons de travailler avec personne, j’ai toujours été la candidature du rassemblement, et je le resterai.

Ce soir, plus que ma personne, c’est nos idées qui ont été victorieuses. Nous avons porté, tous ensemble, un Royaume plus juste envers les plus fragiles, un Royaume de la solidarité intergénérationnelle, un pays qui fait vivre le sport et la culture, une économie qui s’adapte aux défis environnementaux, un Royaume exemplaire et local, un Royaume progressiste, et surtout, un État qui investit massivement dans l’éducation et la recherche pour s’assurer d’un avenir serein ! C’est tout cela, notre projet, ce que nous avions de mieux à offrir à Carlomania ! Nous sommes le parti du réel, du concret, du terrain, et non le parti des idéologues, des tribuns !

Je vais terminer, comme je l’ai dis, ça aura été court. Vous le savez, je suis professeur. Cependant, j’ai dû prendre, ce soir, la décision de démissionner de mon poste au sein de notre cher lycée, pour des raisons évidentes. Je salue donc tous mes élèves, tous mes collègues, tous les parents et leur souhaite une réussite totale dans ce qu’ils et elles entreprennent ! Encore une fois, merci à tous et à toutes !

Et que vive le Carlomania de la justice, et que vive l’exemplarité !”
Le candidat est applaudi avec euphorie à la fin de son discours. Il salue la foule, faisant même une petite révérence, avant d’encore une fois remercier le public. Toma descendait alors l’estrade, alors que la musique reprenait de plus belle et que les stands s’animaient pour fournir nourriture, boisson et goodies à qui le voudra. Une fois chez lui, avec sa famille, le socialiste-démocrate coupait son téléphone jusqu’au lendemain.