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Auditorio Aaron Rubio - 3 calle de los Luceros

Quartier historique de la capitale, il est de nos jours très prisé par la communauté LBGT.
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Santino P. Diaz
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sam. 18 avr. 2020 23:52

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Santino P. Diaz
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dim. 19 avr. 2020 04:08

Pour lancer la campagne du Frente Revolucionario, Santino avait décidé de louer une salle moyenne pour tenir un discours sur la liberté. Il n'allait pas s'agir que de faire du boniment mais également s'afficher comme un candidat sérieux et d'aborder des questions précises et étudiées. Il fallait à la fois se montrer proche du peuple mais savant, rigoureux et surtout pas amateur. Santino voulait apparaître comme un choix de bon sens.

Chers amis, chers camarades,

J'ai énormément de chance et d'honneur à venir devant vous, dans ce quartier qui représente la modernité et la génération nouvelle de notre pays. C'est bien ici que je suis bien, c'est entouré de tout ce que la modernité a pu réunir ici, ce soir et qu'elle a pu engendrer pour peupler le quartier d'el Alto Valdivia. Aujourd'hui, je vais vous parler de progrès, ça ne vous étonnera pas. Alors bien sûr, je pourrais vous faire de jolies phrases et des promesses qu'un jour, moyennant vos votes, nous vivions tous ensemble dans une grande fraternité, avec plus d'égalité, sur une terre plus fertile, dans des villes plus vertes. Mais cela serait vous mentir et jouer sur un flou gigantesque pour pouvoir changer ensuite de position, en disant qu'en fait, ce n'était que des envolées lyriques et que finalement ce que j'ai pu faire à la tête du pays, ce n'est déjà pas si mal. Non, je ne suis pas comme ça. Je dis les choses comme elles sont, j'ai un programme pour notre pays cependant je n'ai aucune idée de combien de temps il me faudra pour l'appliquer. Alors bien sûr, à la fin du mandat que vous me confierez, j'aurais fait avancer le schmilblick mais je ne peux pas vous dire exactement où on en sera. Je ne connais pas encore mes ministres, je ne sais pas avec quelle majorité j'aurais à gouverner, je n'ai ni boule de cristal, ni prophétie. Maintenant que vous savez cela, que vous savez que je vais vous parler sérieusement et non vous promette monts et merveilles, nous pouvons aborder la question qui nous intéresse tous ici. Quel est le programme du Frente Revolucionario sur la liberté ?

Premièrement, il faut distinguer deux libertés. La vraie et la fausse. La véritable liberté, c'est celle de pouvoir assumer son identité et ses choix sans subir de répression, ni harcèlement, ni violence -ou de voir celles-ci punies- et de pouvoir vivre, simplement vivre, en ayant à manger, à boire, de quoi se vêtir et un toit où dormir. La fausse liberté, c'est celle de pouvoir créer une entreprise, c'est de pouvoir licencier à tout va ses employés, c'est de pouvoir exploiter durement les travailleurs et serrer tant le torchon du travail que la valeur créée à la sueur du front des travailleurs, soit reversée par seaux entiers aux grands possédants. La vraie liberté, c'est celle des individus à vivre. La fausse liberté, c'est celle des capitalistes à les exploiter. Qu'on me comprenne bien quand je parle de capitalistes, je veux parler de ceux qui possèdent le capital financier. C'est à dire ceux qui possèdent le capital, à suffisante portion pour éviter d'avoir à travailler, à produire de la richesse. Nous autres socialistes révolutionnaires, nous sommes pour défendre la vraie liberté et pourfendre la fausse. C'est la raison pour laquelle j'axerais mon discours autour de deux thèmes aujourd'hui, d'abord le triomphe de la vraie liberté, qui s'applique sur le plan sociétal, ensuite la destruction de la fausse liberté, qui s'applique sur le plan économique.

Ainsi, malgré le libéralisme économique qui ruisselle sur notre pays par le biais de notre droite, le libéralisme moral, lui, n'a jamais eu la cote chez nos dirigeants. Les capitalistes auraient le droit de faire ce qu'ils veulent de leur capital, mais les individus lambdas n'auraient pas le droit de faire ce qu'ils veulent de leur identité. Voilà où nous en sommes aujourd'hui, il existe un fossé considérable entre la législation nationale d'une élite embourgeoisée et à qui nos problèmes sont étrangers et une population en proie à des volontés de changements et de réformes. Alors que la seule crise qui peut toucher nos patrons est une crise économique, durant laquelle ils s'enrichissent par ailleurs, notre peuple est soumis constamment à des crises identitaires, sanitaires ou consuméristes. La crise identitaire, c'est la non-reconnaissance du mariage homosexuel, c'est le manque de mécanismes d'égalité entre hommes et femmes, c'est le manque de reconnaissance vis-à-vis des étrangers. Ce que nous devons mettre en place me paraît très clair : la reconnaissance du mariage homosexuel, des organes de surveillance de la société pour appliquer l'égalité entre femmes et hommes, des universités populaires pour revaloriser l'identité des résidents étrangers et leur accorder un droit de vote progressif.
Revenons sur le mariage homosexuel. Aujourd'hui notre Constitution protège le mariage hétérosexuel. Ce qui ne signifie pas qu'il est interdit de reconnaître le mariage homosexuel, c'est d'ailleurs ce que nous ferons dès ce premier mandat si nous parvenons au pouvoir. Nous lutterons également pour que la Constitution soit amendée de façon à protéger le mariage entre deux individus majeurs sans distinction de sexe. Je ne vous garantis pas que nous parvenions à le faire, cela dépendra de la composition de la Chambre et des deux autres. C'est loin d'être gagné. Mais la reconnaissance du mariage, ça, personne ne nous l'enlèvera. Il faudra également engager des moyens pour défendre les minorités sexuelles des violences et des harcèlements. Dans les pays qui n'ont fait qu'ouvrir le mariage, créer quelques associations de prévention et puis advienne qu'il adviendra, sans parler des violences physiques, le taux de suicide chez les homosexuels et les bisexuels ont grimpés jusqu'à plus de 50 cas pour 100 000, une estimation basse puisqu'on ne connait pas toujours les raisons des suicidés. Plus que le nombre de morts du SIDA chez les mêmes gens. C'est à dire qu'en l'absence de mesures fortes de prévention et de répression de l'homophobie et de la transphobie, c'est l'augmentation du harcèlement, de la violence, de la haine et des suicides que nous obtiendrons. Alors l'ouverture du mariage pour tous, oui mais pas n'importe comment, il faut accompagner la mesure d'un changement sociétal et nous nous battrons pour que ce changement ait lieu.
Pour l'égalité entre femmes et hommes, le problème est presque le même. Nous avons accordé aux femmes, l'égalité d'avec les hommes mais sans mettre les moyens suffisants pour que cette égalité soit réellement appliquée. Il faudra des campagnes de propagande féministe, je dis bien propagande, car il ne s'agira pas de communiquer une information mais bien d'inculquer aux hommes que frapper son épouse, que de maltraiter les femmes, les harceler, les insulter ou pire, en violer, en faire son objet, on leur inculquera que tout cela est un vice social et que nous réprimons fortement ces comportements. Il y a également des droits que nous accorderons aux femmes et non aux hommes, en agissant pourtant pour l'égalité. C'est l'accès libre à l'IVG et la gratuité des protections menstruelles. En faisant cela, c'est l'égalité dans la défense de l'intégrité et de la dignité humaine que nous défendons. Si vous trouvez cela contraire à la dignité humaine que de permettre à toute femme de vivre insoumise à ses menstruations, si vous trouvez cela contraire à l'intégrité humaine que de permettre à toute femme de refuser de procréer, alors vous n'avez rien compris à ces termes. Je vous le dis comme je le pense. Puisque nous parlons du refus de procréer, parlons en même temps du refus de procréer et de risquer sa santé aux infections sexuellement transmissibles. Là aussi, les carlomanians ont un combat à mener pour universaliser l'accès aux moyens de contraception et garantir la gratuité de ces protections. Je ne parle pas que du préservatif masculin, mais également du féminin ou de la digue dentaire. Il faut en parler et que ces trois moyens de contraception qui permettent la protection intégrale de toutes les pratiques sexuelles à risque deviennent libre et accessible à tous. Dans le même registre, il y a le lubrifiant qui devrait être gratuit et accessible à tous, ce n'est pas qu'une question de plaisir mais aussi de santé. En plus d'ouvrir l'accès à tout cela, il faudra aussi en informer la population par des campagnes de communication. Ah ! J'entends déjà les droites me traiter d'érotomanes dépravés, mais je suis sûr que ce n'est sûrement le cas d'innocents qui auront attrapé une IST par une pratique buccale, ou des lésions vaginales ou annales à cause d'un manque de prévention et d'équipement.
Enfin j'ai parlé de la liberté des résidents étrangers. C'est d'abord de pouvoir bénéficier de notre pleine solidarité pour les intégrer à notre société avec des universités populaires pour celles et ceux qui auraient des problèmes avec notre langue ; leur offrir l'autonomie est une priorité autant que les abriter et leur permettre de manger à leur faim. Secondement, il s'agit de reconnaître leurs connaissances et leurs savoir-faire, de les sanctionner le plus rapidement possible après leur arrivée pour qu'ils puissent travailler au niveau de leur professionnalisation ou de leurs acquis, cela se fera comme nous valorisons les acquis professionnels des travailleurs de longue date quand ils sont mis au chômage et cherchent un nouvel emploi. Enfin, chercher à garantir la liberté des étrangers sur notre sol, c'est leur permettre de progressivement s'immiscer dans la vie publique du pays. Outre la nationalité, s'ils ne désirent pas l'avoir mais qu'ils résident sur le sol carlomanian depuis des années, alors ils doivent pouvoir voter au niveau municipal. S'ils vivent depuis dix ans sur le sol, en refusant la nationalité, attendant de pouvoir retourner dans leur pays, il faudrait même envisager qu'ils puissent participer aux scrutins nationaux. Surtout, l'égalité de traitement entre étrangers et nationaux doit se montrer dans la manière dont nous les soutenons. La plupart, en particulier les réfugiés ne resteront pas chez nous éternellement, ils viennent pour attendre qu'une guerre se termine, pour se former et pouvoir construire l'avenir de leur pays, bref, nous devons les traiter en conséquent et donc les aider à se former, les accueillir puis les laisser repartir sans s'accrocher à leurs capacités comme une huître à son rocher. Notre but n'est pas de sucer toute l'intelligentsia des pays pauvres, d'aspirer tous les cerveaux disponibles, de vampiriser les forces vives de pays qui en ont plus besoin que nous. Quand je parle de ces gens à aider et de ces plans à mettre en oeuvre, je parle pour les pauvres étrangers. Pour les capitalistes, la question ne se pose même pas, ils sont accueillis à bras ouverts par des gouvernements de droite -ou de gauche de droite- qui se succèdent depuis des années. Pour les travailleurs, ceux qui n'ont pas assez de capital pour se passer de travailler, ils seront accueillis à bras ouverts et défendus par nos soins. Comme tout autre citoyen.

Comment réprimer les intolérances me direz-vous ? Je vous l'ai dit, il s'agit de tares sociaux, le seul moyen véritable de les corriger c'est avec une punition qui relève de la réhabilitation sociale. Il faut donc coupler un exercice social à une formation, et cela dans un environnement aseptisé pour que l'individu participe à sa propre réhabilitation. Enfermer ou dresser un procès-verbal, ce serait contre-productif, car l'individu se verrait comme une victime et il ne changerait pas son comportement, bien au contraire, il se verrait défenseur d'une bonne vieille morale traditionnelle et gagnerait une certaine fierté révolutionnaire à continuer de "battre sa salope", à "casser du pédé" et à "ratonner des bougnoules". Il faut donc un exercice social et une rééducation. L'exercice social, c'est le travail, nous vivons dans une société du travail, le fait le plus socialisant c'est le travail. La rééducation, c'est d'abord passer par une approche psychologique pour comprendre le mal qui corrompt l'homme. Dans un second temps, il faudra corriger ses vices par de la propagande. Oui, encore une fois je dis de la propagande alors que je vous disais tout à l'heure que j'étais pour la liberté de tous à assumer son identité et ses idées. Mais, violeur n'est pas une identité, homophobe ou xénophobe n'est pas une idée. Ce sont des crimes et si nous voulons combattre réellement ces crimes, pas juste pour se faire bien voir, si nous voulons une véritable efficacité, il faudra passer par les moyens de manipulation de l'opinion. Nous connaissons suffisamment de méthodes manipulatoires pour qu'aucun esprit réactionnaire et criminel ne résiste, tous les murs psychologiques de la logique criminelle seront abattus par notre système judiciaire. Et cela sera de même pour toutes les peines. La prison sera réservée à l'attente des plus dangereux, le temps qu'ils soient jugés suffisamment loin de leurs crimes pour commencer la thérapie de socialisation.


J'ai dit que je voulais parler de la vraie liberté, je viens de le faire, et de la fausse. Je vais commencer à l'expliquer mais comme je ne tiens pas à voir tout le monde dormir, mon propos ne posera que les fondements du raisonnement global des communistes et la prochaine fois, en laissant le temps pour que chacun puisse digérer le premier jet, j'approfondirais mon propos. Ces fausses libertés, sont celles économiques vous disais-je. Avant de vous dire mes propositions économiques qui feront l'objet d'une autre intervention, laissez-moi vous démontrer en qui ces libertés défendues par la droite sont fausses et qu'il faut les combattre. Allons aux fondements de notre économie. Dans l'économie capitaliste, il y a une contradiction fondamentale. Le contradiction capital/travail. On peut aussi dire antagonisme. Cet antagonisme entre le capital et le travail s'explique ainsi : nous avons besoin de machines coûteuses, de matériel coûteux pour travailler et produire de la valeur. C'est un capital nécessaire pour travailler. Il y a ceux qui ont assez de capital pour acheter ces machines et la matière première, et il y a ceux qui n'ont que leur force de travail. Voilà l'antagonisme essentiel du capitalisme. D'un côté les capitalistes qui ont la possession des moyens de production et des matières à transformer, à valoriser, et ceux qui doivent travailler à ces machines. Quand je dis matière à valoriser, je pèse mes mots. Car c'est bien l'action humaine qui donne sa valeur à la matière. Seule la force de travail produit plus de valeur qu'elle n'en consomme. Alors que ce qu'on investit en matière ou en machine, n'est qu'un transfert de la valeur d'un possédant à son client ; ce qu'on investit en force de travail est une production de valeur.
Par exemple, ce n'est pas d'avoir acheté une machine à coudre qui vous rapporte de l'argent, mais d'employer quelqu'un à l'utiliser.
Parce que le travailleur produit de la valeur à longueur de journées. Cependant qu'il produit plus de valeur que ce qu'il perçoit en rémunération, en salaire. Ce travail qui n'est pas rémunéré, c'est le surtravail. Si nous additionnons le surtravail et le salaire perçu, nous obtenons la valeur totale créée par le travailleur. Cette valeur totale créée par le travailleur, c'est la fin du processus de production.
Si vous voulez une illustration, considérez les chiffres de la vente de vos jeans. Ce que vous aura rapporté cette vente, c'est la valeur totale créée.
Elle est répartie entre votre travailleur qui perçoit un salaire, et vous qui percevez votre rémunération, vos profits : le surtravail de votre travailleur.

Maintenant il faut observer le processus de production de plus loin. De manière à voir, d'un coup, les deux bouts. D'un côté, nous avons l'argent investi du capitaliste et de l'autre nous avons la valeur totale créée. Entre les deux, il y a l'investissement en matières, machines et en force de travail ; et la vente.
Si nous soustrayons à la valeur totale créée, l'argent investi, nous obtenons la plus-value. C'est à dire la valeur créée lors du processus de production. Si vous payez votre travailleur 50 sous et que vous dépensez 50 sous en machines, fils et tissus, vous investissez 100 sous.
Si vos ventes vous rapportent 110 sous, alors vous avez gagné 10 sous de plus que ce que vous avez investi. C'est votre plus-value.

Il faut remarquer, que cette plus-value est égale à la valeur créée par votre travailleur pour laquelle il n'est pas rémunéré. La plus-value est égale au surtravail. Maintenant nous allons raisonner plus profondément et je vous demande d'être très attentifs.
La division de votre plus-value par votre investissement indique votre taux de profit.
Dans notre exemple, votre plus-value est de 10 sous, votre investissement de 100 sous, donc votre taux de profit est de 10%.
Votre production est donc très rentable puisque vous produisez 10% de valeur supplémentaire.

La question que se posent les capitalistes est celle-ci : comment augmenter mon taux de profit pour donner envie aux investisseurs d'y investir leur capital ?
Puisque le taux de profit est une division, pour en augmenter le résultat, il faut ou bien réduire le dénominateur, ou bien augmenter le numérateur. C'est à dire, ou bien nous augmentons le surtravail, ou bien nous réduisons l'investissement nécessaire à pareille production.

Si nous voulons augmenter la productivité, et donc la valeur du surtravail, on peut faire comme ce qui se fait actuellement, c'est-à-dire qu'on achète de meilleures machines. C'est là qu'intervient une petite subtilité. Je vous avais dit que l'investissement en matériel ne produisait aucune valeur, seul l'investissement en force de travail en rapporte. Si vous achetez une machine à coudre, cela ne produit aucune valeur. Si vous payez un ouvrier à la faire marcher, là vous allez produire de la valeur et du surtravail.
L'investissement dans les machines et les intrants -c'est à dire les matières premières principalement- on appelle cela le capital constant.
L'investissement dans la force de travail, c'est à dire le salaire, on appelle cela le capital variable.
Seul le capital variable produit de la plus value.

Donc dans notre équation, vous découvrez qu'il y a un problème. Au fur et à mesure que les machines se complexifient, que les matières s'améliorent et que naturellement leur valeur augmente, la part du capital constant augmente plus rapidement que la part du capital variable, si on rémunère ses salariés toujours au même salaire. Et si la part du capital constant augmente mais que la part du capital variable ne change pas, que se passe t-il ? Le taux de profit baisse.
Reprenons notre exemple. Autrefois vous dépensiez 50 sous en capital constant, 50 sous en capital variable et cela produisait 10 sous de plus value.
Aujourd'hui, vous dépensez 60 sous en capital constant, 50 sous en capital variable et comme c'est le capital variable qui produit la plus value, elle ne change guère.
Vous passez donc de 10 sous de plus value pour 100 sous investis, à 10 sous de plus value pour 110 sous investis.
Votre rentabilité passe de 10% à 9%.

Plus les machines se perfectionnent et plus le taux de profit baisse. C'est ce qu'on appelle la baisse tendancielle du taux de profit.
Mais si vos taux de profit baissent, il faut absolument faire quelque chose sinon bientôt vous y perdrez !
Et surtout, sinon on n'investira plus chez vous, l'économie étant financiarisée, l'investissement vous est nécessaire.
Avant de continuer, si vous avez toujours du mal à comprendre, imaginez vous le plus simplement du monde des hommes de ménage. S'ils coûtent 50 sous et nettoient à main nue un garage pour 100 sous, vous gagnez 50 sous de plus-value. Si vous leur payez des balais pour 10 sous, ils coûteront toujours 50 sous et ne rapporteront toujours que 100 sous, soit 40 sous de plus-value seulement.

Comment font les capitalistes alors, pour que le système se poursuive sans que la plus-value ne disparaisse ? Puisque le capital constant croît sans cesse et qu'il faut augmenter la plus value, il n'y a pas trente six solutions. Il faut contrebalancer la baisse de la plus value
Pour diminuer le capital variable, on a plusieurs solutions :
- Réduire les salaires. En réduisant les salaires, on augmente la plus value, car on augmente le surtravail, soit la valeur créée par le travailleur qui ne lui est pas distribuée.
- Augmenter le temps de travail. En augmentant le temps de travail des travailleurs sans augmenter proportionnellement les salaires, on augmente le temps consacré au surtravail. Si vous faîtes des journées de 6 heures dont 3 couvrant votre salaire, 3 sont destinées au surtravail. Si vous passez à la journée de 8 heures, ce sont 5 heures qui sont consacrées à la plus value, qui augmente donc, sans augmentation du capital variable.

Si vous vous demandez pourquoi la hausse de la productivité n'est pas dans les solutions, c'est parce qu'augmenter la production augmente en effet la valeur produite par un travailleur, sans augmenter son salaire. Cependant c'est le prix de vente qui est impacté par la concurrence. Si vous avez le monopole, cela va, mais sitôt que la concurrence arrive, les prix baissent et la valeur produite retombe à un niveau relatif au capital variable, égal à celui d'avant la hausse de productivité. C'est la régulation de l'offre et de la demande. Seule une entente généralisée et monopolistique sur les prix permet de permettre un contre-poids durable de la hausse de la productivité. Mais sitôt qu'un concurrent peut proposer moins cher grâce aux mêmes technologies productivistes, les taux de profit dégringolent.

Cependant la création de plus-value permet chaque jour l'accumulation de capital par les capitalistes. En effet, la plus-value augmente leur capital, c'est ce que l'on appelle la suraccumulation car il arrive un point où il y a trop plus de capital et d'investissement que de besoin.
Maintenant vous devriez comprendre la crise de surproduction. Comment se crée-t-elle ? Dès que les capitalistes aillant suraccumulé des capitaux et voyant les taux en berne décident de ne plus investir, poussant à faire reculer encore les salaires et à augmenter le temps de travail pour augmenter la plus-value. Mais puisque un travailleur ne peut pas travailler pour rien, c'est à dire ne produire que de la plus-value, il faut alors emprunter et emprunter jusqu'à ne plus pouvoir rembourser. La machine s'emballe alors.

Puisqu'on ne prête plus, il y a crise. Les gens sont licenciés en masse, plus rien n'est acheté...en apparence. En réalité, c'est une crise pour nous, pas pour les capitalistes. Au contraire. Cela crée la troisième solution à la baisse tendancielle du taux de profit : la dévalorisation conjoncturelle du capital.
Car ce ne sont pas tant les profits qui sont dévalorisés que le capital. En somme, les prix ne s'effondrent pas, seuls les coûts du capital variable et du capital constant sont réduits. Car les salaires n'augmentant, l'inflation réduit leur proportion. Les productions, quant à elles, ont une valeur équivalente, c'est la régulation des prix. La crise provenant du crédit, et produisant de l'inflation, les chiffres augmentent mais si on parle en terme de valeur uniquement, alors les capitaux reculent et les profits stagnent. La pauvreté a toujours existé et ça n'a jamais empêché les marchandises d'avoir une valeur.
Ainsi si le capital s'effondre et que vos coûts passent de 100 sous à 50 sous tandis que vos jeans vous rapportent toujours 10 sous, alors votre taux de profit passe de 10% à 20%. Et les capitaux suraccumulés peuvent être réinvestis pour relancer la production.

En cas de crise, un second mécanisme peut être engagé par l'Etat pour venir en aide aux entreprises : les nationalisations. Ce fut surtout le cas au temps des grands travaux pour équiper le pays, l'électrifier, etc. L'Etat dépense massivement pour des plus-values médiocres voire inexistantes et laisse la part belle aux entreprises. Quand l'Etat revend pour presque rien ses recherches, ses machines, ses infrastructures, c'est autant de capital épargné pour les capitalistes. L'Etat ayant une mission sociale et non capitaliste, assurant un service public et faisant peu de profits, son capital n'est pas estimé à sa juste valeur et est donc vendu aux capitalistes bien en dessous de sa valeur véritable. Qui dit capital plus bas pour pareil surtravail, dit taux de profit plus haut. Ainsi les nationalisations-privatisations consistent à dévaloriser un capital, c'est une dévalorisation structurelle.
Prenons un exemple, l'Etat crée des chemins de fer et privatise ensuite la société exploitant les trains. Lors de la vente, ne sera pas comptabilisé dans le capital de l'Etat, le coût de la construction et de la pose des chemins de fer. Aussi cette valeur est "perdue". Le capital du processus de production économique ferroviaire est donc dévalorisé d'autant. Le capital étant dévalorisé, le taux de profit est plus haut.
Par exemple, l'Etat ayant dépassé 100 sous en construction de chemins de fer et 100 dans l'exploitation des trains, pour 150 sous de revenus, son taux de profit sera de -25%. Le privé rachetant la société pour 100 sous (capital de la société uniquement) et récoltant 150 sous toujours, son taux de profit sera de 50%. La nationalisation-privatisation permet par le capitalisme monopolistique d'Etat de créer des entreprises privées à très haut taux de profit, puisque les pertes ou bas profits sont collectivisés.

Si on regarde sur le long terme, en trois ans. La première année, l'Etat dépense 200 sous et en récolte 150.
La seconde, le privé dépense 100 sous et en récolte 150.
La troisième, rebelote.
Le capital total aura été de 400 sous pour des profits de 450 sous, soit un taux de profit de 12,5%, sauf que la collectivité aura eu un taux de profit de -25% et le privé un taux de profit de 50%. On socialise les pertes et on privatise les profits. Voilà ce que sont les nationalisations-privatisations et les subventions de l'Etat.

Car quand l'Etat subventionne pour faire baisser le chômage ou je ne sais quoi, c'est la même logique qui est à l'oeuvre. Si l'Etat ne subventionne pas sur condition alors c'est comme partager le capital en deux parts, dont l'une refuserait tout profit. Ainsi si une production nécessite 100 sous pour produire une plus-value de 10 sous, et que l'Etat subventionne de 50 sous, c'est comme si l'Etat prenait en charge la moitié du capital sans demander sa part de plus-value. Ainsi la collectivité, c'est à dire nous tous, donnons 50 sous pour 0 profit et les capitalistes, quant à eux, investissent 50 sous pour 10 sous de profit. La subvention permet ici de doubler le taux de profit, soit la rentabilité du processus de production.

La cinquième solution pour contre-balancer la baisse tendancielle des taux de profit, après la baisse des salaires, la hausse du temps de travail, la dévalorisation conjoncturelle du capital et la dévalorisation structurelle du capital, c'est le développement des périphéries. Avec la baisse des salaires et la hausse du temps de travail, ces trois solutions sont englobées au sein d'un même axe : la maximisation de l'exploitation des travailleurs. Les périphéries, c'étaient les colonies auparavant, aujourd'hui ce sont les sous-traitants étrangers. Pour augmenter le taux de profit, il suffit de faire pression sur les sous-traitants qui sont dans une situation de concurrence exacerbée, pour que les coûts des intrants baissent. Ainsi le capital constant est réduit, la part du capital variable augmente, et avec le taux de profit. Car rappelez-vous, c'est le capital variable qui produit la plus-value, et plus le capital variable est important dans le capital total, plus ce capital produit de la plus-value et donc plus le taux de profit est élevé.
En fait cette solution signifie simplement qu'on augmente les temps de travail et qu'on réduit les salaires ailleurs. Pour conserver une situation sociale digne chez nous, le système capitaliste nous oblige à dégrader continuellement la situation sociale des pays les moins favorisés et à empuissancer leur classe bourgeoise pour contenir la nôtre.

Enfin, la sixième solution qui nous touche peut-être le plus, c'est l'extension de la marchandisation. C'est à dire qu'on va soumettre aux marchés le covoiturage par exemple. Car le covoiturage comporte un capital constant extrêmement dévalorisé -on ne prend pas en coût le prix de la voiture, seulement de l'essence- et un capital variable fort de ce fait. Ce qui signifie que la plus-value est énorme, qu'ainsi le taux de profit est juteux. Cela explique pourquoi, tout est soumis à la marchandisation dans les pays avides d'augmenter leur financiarisation et de gonfler artificiellement leur PIB. Par exemple, la Fédération-Unie, championne de l'éducation privée, des médecins privés, des facteurs payés à parler à ses parents. Dans le capitalisme moderne, les futurs délinquants économiques seront ceux qui prendront gratuitement les gens en stop, et les facteurs qui discuteront gratuitement avec les personnes âgées. Faire en sorte que les retraites soient réduites pour que l'épargne augmente et que les gens comptent plus sur la financiarisation de leurs économies plutôt que la cotisation est aussi un moyen d'augmenter la financiarisation de l'économie, d'augmenter les valeurs des sociétés financières et donc d'augmenter les taux de profits.

A ces crises s'ajoutent le nouveau modèle de capitalisme financiarisé qui rend les fluctuations boursières mondialisées et met donc en concurrence l'ensemble des entreprises, les taux de profit sont donc en concurrence d'une part chez les périphéries qui produisent de la piètre qualité pour rien et d'autre part chez les très hautes technologies, qui produisent des produits de très haute qualité et des outils-machines. D'une part, nous avons des pays pauvres où les conditions sociales sont miséreuses, aucun code du travail, une misère nationale. D'autre part, des pays riches qui se servent des pays pauvres pour s'enrichir, où la pauvreté s'accroît au fur et à mesure que les capitaux sont socialisés et les profits privatisés. Car c'est ainsi que des entreprises géantes et compétitives sortent du sol. Et avec la mondialisation, les frontières tombent. Ainsi notre pays peut n'avoir plus aucune production et fonctionner uniquement sur des services, il sert les fleurons industriels étrangers.
Ainsi la production matérielle est délocalisée et nous ne produisons plus rien sur notre sol. Cela ne change rien aux mécanismes économiques sur notre sol, car un employé de fast-food -puisque c'est le premier métier de Fédération-Unie- produit de la valeur, n'est rémunéré qu'avec une partie de celle-ci, et tout ça grâce à un capital fourni par un bourgeois. C'est ce mécanisme économique qui est en action, c'est cela qui se passe.

Maintenant que je vous ai détaillé le fonctionnement de l'économie et nos propositions sociétales, je crois bon de vous quitter et de vous laisser réfléchir à tout cela. Demain, je parlerais des classes sociales et de nos propositions relatives à l'économie. Même si vous savez que le fonctionnement du capitalisme, une fois expliqué, pousse nécessairement à réfléchir à des solutions réelles et vient à poser certaines bases du communisme, je clarifierais nos positions demain.Vous savez cependant que ceux qui ont étudié l'économie, ceux qui creusent les choses et ceux qui ont raison, qui s'appuient sur la connaissance, la réflexion et non sur de vagues sentiments, ce sont les communistes du Frente Revolucionario et de la Joven Guardia !

Vive Carlomania ! Viva el comunismo !


A la suite de son intervention, un chant populaire retentit dans la salle. Il salua par la suite les spectateurs et alla discuter avec eux.


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Santino P. Diaz
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lun. 1 juin 2020 21:17

Suite au communiqué Royal, Santino avait pris la ferme décision de s'investir pour mener une campagne d'instruction des masses au sein d'Universités Populaires afin de rendre hégémonique l'analyse et la méthode vakéministes au sein de la population. Cela permettrait par la suite d'être les chefs de file de la pensée de Carlomania. En effet, si les orateurs actuels ne se faisaient voir qu'en périodes électorales pour donner des propositions consensuelles et se faire élire, aucun n'avait jamais eu de régularité inconditionnelle pour éclairer les masses et leur offrir un outil d'analyse à utiliser au quotidien. Naturellement, le premier cours porterait sur l'existence du divin, qui sans nul doute ne passerait pas l'analyse scientifique.

Camarades,

Je suis fier d'inaugurer ce soir, le premier cycle de l'Université Nationale Populaire qu'a décidé de fonder le Front Révolutionnaire à Carlomania. Si des Universités Populaires locales verront le jour, celle-ci pourra permettre à chacun de s'approprier les fondements de la science et de la réflexion intellectuelle. Ce soir, j'ai décidé de faire une introduction philosophique, très brève, une introduction à la méthode scientifique et une première analyse de la religion, une analyse fondée sur les deux méthodes philosophiques et scientifiques, mêlées. Mais avant de commencer, je voudrais vous parler de l'ardente nécessité de la conciliation avec la science et la philosophie des masses. Toujours les maîtres ont fait en sorte que les deux soient le plus éloignés possibles, la science et la philosophie ne devaient jamais être au mains de ceux qui pourraient s'en servir pour penser un ordre nouveau fondé sur l'utilité sociale, l'action concrète et non plus sur l'hérédité de la puissance et de la richesse ; de ceux qui pourraient s'en servir pour forger un monde neuf qui répondrait à leurs intérêts objectifs d'égalité. Aussi ont ils fait de la philosophie une soupe pleine de noms et d'approximation, pauvre en vérités, que l'on sert sans vergogne dans les lycées et les universités. Aussi ont ils fait de la science, une matière réputée dure dont la seule finalité est elle-même, complètement déconnectée de la philosophie et de l'usage sociale de ses avancées.
Il convient donc d'ouvrir grandes les portes des sciences et de la philosophie aux masses, de les lier entre elles dans le rapport causatif qui est le leur et que ces masses fassent correctement usage de leurs nouveaux savoirs pour raisonner et combattre les fléaux qui sont les réelles causes de leurs maux. Car sans la science, ni la philosophie, toute politique ne saurait voir et comprendre les causalités de son action et irait en se trompant de facteurs selon ses intuitions. Se tromper de facteur déterminant dans sa réflexion, c'est ce qu'on appelle une erreur fondamentale d'attribution. Cependant si on se trompe dans l'attribution de la causalité, alors la solution qu'on apportera n'aura pas les effets escomptés, ou alors ce sera vraiment par hasard.

La science et la conscience philosophique doivent être réunies pour une action efficace.
La science est nécessaire pour comprendre les détails du monde mais elle est insuffisante pour répondre aux questions générales du monde. On ne peut pas utiliser un théorème mathématique pour concevoir la société, ni même de statistiques pour quantifier, prévoir et optimiser l'univers. Des scientifiques peuvent répondre justement à des problèmes spécifiques qui rentre dans leur domaine d'étude mais sans acquis philosophiques, il leur sera impossible d'en faire plus. Un ingénieur en électronique pourra concevoir une caméra à reconnaissance faciale, savoir quel est la portée de son usage dans le concret lui est totalement impossible sans formation philosophique. Un statisticien pourrait évaluer la population mondiale, des planètes et de l'univers mais sans la conscience, à quoi cela servirait ?
La philosophie a de son côté marqué la politique, puisque les philosophes ont toujours essayé d'analyser la société, les politiciens classiques ont quant à eux essayer de se faire élire selon les attentes de la société, plutôt qu'en défendant un changement de société. Les philosophes se sont toujours attachés à décrire le monde qui les entoure et les problèmes généraux que posait la société. Il ne leur viendra à l'idée de la changer que s'ils possèdent quelques extraits de science. Mais sans et en ignorant la science, les philosophes ne pourront produire qu'une analyse stérile. Ceux qui prétendent que la terre est plate et entendent raisonner et expliquer tous les problèmes généraux en partant de ce postulat partiront dans une démarche fausse.

Pour que mon introduction ne s'éternise pas au de-là de vos capacités d'attention, je vais me concentrer sur un unique point en sciences et en philosophie : la méthode.
Quelle est la méthode scientifique ? Il s'agit, face à une thèse, d'établir son antithèse, de choisir la plus facilement réfutable et de tenter de la réfuter. Si on y parvient, alors c'est l'idée non-réfutée qui est la bonne. Si on échoue, alors on ne peut avoir aucune certitude.
Quelle est la méthode philosophique ? Il n'y a pas à proprement parler de méthode philosophique qui fasse largement consensus et je vais vous expliquer pourquoi. Parce que la philosophie qui tente de répondre aux problèmes généraux est divisée en deux courants antagonistes et irréconciliable : l'idéalisme et le matérialisme.
L'idéalisme est une philosophie selon laquelle il existe un monde matériel et un monde idéel et que ce monde idéel détermine le monde matériel. Quand on vous dit qu'il suffit de vouloir pour pouvoir, on fait de l'idéalisme sans le savoir. C'est de cette manière que l'on pourrait résumer grossièrement l'idéalisme, c'est la philosophie qui défend que l'idée est supérieure et suffisante à déterminer la matière. Le matérialisme c'est l'exacte contraire, puisque selon les matérialistes c'est les conditions objectives et matérielles qui déterminent la pensée.

Ainsi l'idéalisme en défendant que le monde des idées détermine le monde du réel, cette philosophie ne peut se fonder sur la science. Ce serait plutôt l'ennemi naturel de la science puisque la science relève d'une approche matérialiste du monde. Quand on dit que l'eau bout à 100°C, c'est qu'on observe que la matière aqueuse change de forme lorsque ses particules se déplacent à telle vitesse que nos instruments mesurent une chaleur que par convention nous déclarons être 100°C. On ne dit pas que l'idée de l'eau a rencontré l'idée de chaleur et que cette rencontre a déterminé l'ébullition. Nous sommes bien incapables d'expliquer les idées ; la science ne sait qu'expliquer la matière.
Historiquement, l'idéalisme a pris la relève de la compréhension scientifique du monde à chaque fois que la science primitive ne savait répondre à une interrogation. Sitôt qu'on ne savait l'origine d'un phénomène météorologique, l'idéalisme inventait une divinité de l'orage, de la pluie ou du grêlon pour satisfaire les volontés de connaissance des hommes. Mais en même temps que l'idéalisme expliquait aux hommes ce à quoi la science ne savait répondre, ces hommes n'avaient de cesse de progresser en sciences et en savoir et d pouvoir expliquer matériellement de plus en plus de choses.
Très vite dans l'histoire, le matérialisme a pu apparaître, c'est à dire une forme de philosophie dans laquelle ce devaient être les connaissances scientifiques "dures" qui devaient permettre de répondre aux questions générales que se posaient les hommes.

Enfin pour rassembler sciences et philosophie, détails et ensemble, il faut se poser la question de l'usage. Puisque la philosophie idéaliste n'a pas vocation à exploiter la science, nous pourrions ne parler que de la philosophie matérialiste dans cette ensemble, mais pas vraiment. Le fait que l'idéalisme n'exploite pas la science discrédite par ailleurs l'idéalisme mais nous y reviendrons plus tard. Ainsi que doit faire le matérialisme pour exploiter les résultats des sciences ? Il se trouve diverses réponses parmi les matérialistes mais la plus intéressante vient du matérialisme dialectique. Mais d'où vient la dialectique ? De l'idéalisme ! Lors de l'époque de la proto-industrialisation, à des époques de révolutions, un penseur idéaliste [IRL : Hegel] théorisa que l'histoire et son découlement se fait par la dialectique.
Pour simplifier l'idéalisme dialectique, il faut s'imaginer un champ. Sur ce champ, deux essences de fleurs luttent pour supplanter l'autre. Il s'avère que l'on a à voir un déséquilibre entre deux forces antagonistes. Par exemple des fleurs jaunes et des fleurs blanches. De loin, si on regarde le champ, on dira que l'antagonisme est jaune-blanc. Si une essence prend le dessus, le champ aura changé de situation, il sera désormais tout blanc ou tout jaune. Mais cette situation ne durera pas car une nouvelle essence parviendra un jour à s'implanter -disons bleu- et engagera un nouvel antagonisme. Voilà la logique simplifiée de l'idéalisme dialectique.
Tout ce qui est dialectique se compose d'une confrontation de deux forces antagonistes, sitôt que l'une prend le pas sur l'autre, un nouvelle confrontation se crée entre deux nouvelles forces antagonistes.

L'origine de la dialectique fut que le philosophe vit un jour la république qui triompha sur la monarchie, par l'action d'un vigoureux général qui venait de conquérir son duché, devenant un département républicain. Il en conclut que l'idée de république venait de gagner l'antagonisme république/monarchie contre l'idée de monarchie. Et voyant plus tard passer devant chez lui, le général républicain, il conclut que cet homme était le porteur de la volonté idéelle et qu'en ce sens, puisqu'il réalisait une avancée dans la dialectique -chaque avancée est le dépassement d'un antagonisme- il ne put voir en cet homme, qu'un Grand Homme. Il devait avoir dans la conception idéaliste dialectique de l'Histoire des Grands Hommes et des petites gens. Justifiant la domination des uns sur les autres, retenez-le bien.

Un grand philosophe matérialiste en découvrant les travaux de l'idéaliste, ne put que trouver le concept génial tout en lui trouvant un défaut certain : la dialectique fonctionnait par l'idéalisme, or l'idéalisme est foncièrement inapplicable à la réalité puisqu'il n'a aucun fondement réel. Puisque sa base était la pensée, le philosophe en conclut qu'elle marchait sur la tête et qu'il suffisait de la remettre sur ses pieds [IRL : Marx]. Du reste, il jeta les Grands Hommes et quelques autres finalités ratées, mais conserva tout de même quelques aspects intéressants de la pensée idéaliste, comme l'utilité de distinguer l'essentiel de l'inessentiel, ce qu'on nomme en philosophie l'essence de l'accident. L'essence DOIT être, l'accident PEUT ne pas être. C'est cet aspect de distinction qui va s'allier au matérialisme dialectique pour former le parti communiste.

Si la philosophie matérialiste dialectique reste une philosophie, cela veut dire qu'elle n'a pas vocation à changer les choses mais à expliquer le monde. Or le philosophe matérialiste qui connaissait les débuts de l'époque industrielle voyait s'accroître les conditions dégradées des ouvriers et la concentration des injustices quand d'autres ne voyaient que la concentration des richesses et bénéfices. Ce qui révolta profondément le philosophe. Le philosophe qui était économiste, observa la structure de la société dans laquelle il vivait. La structure d'une société, si on l'analyse scientifiquement, c'est l'ensemble des moyens et rapports qui permettent la perpétuation biologique de cette société. Pour simplifier considérez que ce sont les moyens et rapports entre humains qui permettent aux hommes de produire les biens nécessaires à leur survie et de les distribuer. Il se rendit compte alors que notre société était fondée sur le régime de la propriété privée et en analysant cette propriété privée, il se rendit compte que plus on possédait, moins on avait besoin de travailler. Au point qu'il dissocia la société en trois classes : ceux qui ne possèdent pas assez pour survivre sans le travail et la subordination ; ceux qui possèdent assez pour survivre sans la subordination mais non le travail ; ceux qui possèdent assez pour survivre sans travail.
Le plus bas échelon était le prolétariat, le plus haut la bourgeoisie et ces deux classes entretiennent une relation d'exploités-exploiteurs. Il en eut la conclusion géniale que c'était cet antagonisme qui se tramait dans la société capitaliste et donc que c'était la victoire des prolétaires qui devait faire avancer l'histoire.
Or puisque la classe du prolétariat s'oppose aux bourgeois, détenteurs du capital, elle s'oppose objectivement au régime de propriété privée. J'ai dit qu'elle s'oppose "objectivement" car bien sûr, chaque individu composant la classe prolétarienne peut avoir d'autres intérêts subjectifs : par exemple s'enrichir soi-même et économiser pour essayer de devenir un bourgeois. Il ne arriva à la conclusion que lorsque le prolétariat renversera la bourgeoisie, le régime de propriété privé laissera la place au régime de propriété collective, d'où le terme communisme : la propriété devra être commune lorsque le capitalisme sera dépassé et comme on prend le parti du dépassement du capitalisme, nous sommes pour le communisme.

Il y a bien sûr plus de répercussions que cela au dépassement du capitalisme et ce dépassement ne doit pas être qu'économique. Il engendre de grandes transformations sociales, mais là n'est pas l'objet de mon propos. Je voulais simplement que vous sachiez l'histoire du matérialisme dialectique en philosophie et pourquoi les philosophes qui veulent participer à l'avancée dialectique de l'Histoire sont appelés communistes. Car ce sont des prérequis pour répondre à la question religieuse. Le dernier prérequis concerne la méthode vakéministe. Vakémine en particulier a participé à parler de la question de l'utilité et a beaucoup développé la question de l'avènement concret du dépassement du capitalisme. Il en a tiré une méthode d'action qu'on nomme Vakéminisme [IRL : Léninisme]. Qu'elle est cette méthode ? Je n'ai pas le temps de m'y attarder mais considérez qu'elle se fonde sur l'utilité et l'efficacité dans tous les domaines de la politique. C'est le retour de la distinction essence/accident et son usage pour l'action concrète. Aussi nous pouvons conclure de cette méthode que l'action efficace doit se concentrer sur les causes déterminantes. Vakémine qui connaissait bien les biais cognitifs, savait qu'il fallait éviter l'erreur fondamentale d'attribution en fondant son action sur la science pour connaître les causes exactes et déterminantes. Ce n'est que la continuité de la logique matérialiste. Rappelez-vous le matérialisme prétend expliquer la matière sans l'idée, c'est à dire que le matérialisme part du principe que ce qui n'est visible par l'observation ou l'expérience, ne mérite d'être débattu. Si vous me dites que vous êtes un cerveau dans une cuve, relié à des électrodes qui lui font croire à une réalité matérielle : je ne peux observer d'aucune manière que ce soit cette affirmation, elle ne pose aucune conséquence observable, elle n'a donc aucune raison d'être débattue.

Maintenant nous pouvons étudier la question religieuse avec les outils objectifs pour y répondre. Si nous partions de l'analyse historique et philosophique, il suffirait de comprendre que la religion est un fait idéaliste imaginé pour répondre à des questions auxquelles l'homme ne savait pas répondre, pour discréditer tout fait religieux. Mais cela serait trop rapide et ne me permet pas de vous démontrer quelque chose d'intéressant. Imaginons donc que nous ignorons les origines de la religion et que nous ignorons la nature de l'idéalisme. Si on me dit que le Sort existe, il s'agit d'une thèse. L'antithèse est : le Sort n'existe pas. La méthode scientifique nous impose maintenant de chercher la réfutabilité de ces idées.
Pour réfuter, l'existence du Sort, il faut trouver scientifiquement toutes les données sur lesquelles le Sort pourrait avoir une influence directe ou indirecte et sur lesquelles on prouverait qu'il n'a aucune influence en mettant en lumière l'intégralité des facteurs déterminants, très fastidieux. Pour réfuter l'inexistence du Sort, il suffit de trouver des conséquences de l'existence du Sort.
On me dira que certains paysans qui prient le Sort ont une meilleure récolte. Cependant on ne m'empêchera pas de remarquer que la récolte de ces mêmes paysans qui prient le Sort tous les ans, fluctue inévitablement d'années en années et qu'une pratique agricole, une autre méthode de plant ou une météo capricieuse suffisent à faire fluctuer cette récolte bien au de-là de ce qu'on prétend que le Sort peut faire. On aurait affaire à une erreur fondamentale d'attribution : On croit que c'est le Sort qui est déterminant alors qu'il ne semble être qu'un facteur bien peu influent. Or si ce n'est qu'un facteur minime parmi d'autres -que je ne pourrais pas avoir mesuré- alors je ne peux pas conclure en l'existence du Sort. Peut-être que la récolte miraculeuse n'existe que grâce à un nombre optimal de vers dans le sol.
Un autre me dira qu'il l'a entendu, un jour de pluie quand il était seul. Il me dira que le Sort ne peut se manifester que lorsqu'il le veut et que nul ne peut l'exiger. Donc le Sort ne serait pas sujet à expérience, c'est à dire à reproduction. Si un phénomène n'est ni observable -par l'exemple du champ- ni observable par l'expérience -qui suffirait à prouver son existence puisque les mêmes causes provoquant les mêmes conséquences si on arrive à isoler les facteurs et qu'on parvient à prouver qu'une force transcendante est un facteur de causalité alors l'existence du Sort serait prouvée- alors on ne peut observer d'aucune manière le Sort, ce qui permet d'en arriver à la conclusion qu'il n'y a pas à en débattre et que le Sort n'existe pas.
Si un autre me dit qu'il a prié le Sort et a guéri à un mal d'ordinaire fatal sans prendre un médicament, je le crois. S'il me dit que c'est la preuve de l'existence du Sort, je lui retoque sa conclusion hâtive. Deux raisons à cela : d'une part, seuls ceux qui auront survécu pourront témoigner, occultant le nombre de morts pour qui la pratique n'aura réussi -c'est le biais du survivant. D'autre part, seule une expérience pourra prouver l'efficacité du traitement. Et si on expérimentait en laissant des patients sans traitement, il y aurait bien sûr des survivants qui auraient prié, mais pas plus que de survivants qui n'auraient pas prié. Pourquoi ? Parce que la croyance en l'efficacité d'un traitement participe à son efficacité. Cela s'appelle l'effet placebo, même si aucune expérience n'a été faite pour une maladie d'une telle gravité, des expériences ont prouvé l'efficacité du placebo pour des opérations au genoux !
On pourrait me dire alors que puisque personne n'a testé, la science ne sait pas et c'est la preuve que la science ne pouvant expliquer ce phénomène, la vérité est que le Sort existe. Ce serait se morfondre et s'enfermer dans l'idéalisme antidialectique. L'histoire est en mouvement, il y a des progrès et les conditions matérielles évoluent. La terre n'a pas commencé à tourner sitôt que l'homme a eu un télescope pour le prouver. De même l'eau n'a pas commencé à bouillir à cent degrés dès qu'on eut inventé le thermomètre. L'absence de certitude n'est pas une certitude. Aujourd'hui rien ne permet de prouver l'existence ou l'inexistence du Sort, alors que faire ?
Puisque rien ne permet de prouver l'existence du Sort, en terme de conséquence, cela signifie que le Sort n'est pas une cause, ni un facteur de causalité. A partir de là, cela signifie que toute tentative d'influencer sur le Sort pour obtenir quelconque conséquence relève du biais de l'illusion de contrôle. Priez pour votre mère ou ne priez pas, cela ne changera rien. Priez pour votre rétablissement, cela aura un effet placebo au mieux et c'est la seule chose qui pourra avoir une conséquence. Pas parce que le sort existe, mais parce que l'effet placebo existe. Dans ce cas, que vous priiez le Sort, Skippy le grand gourou, l'Illuminée Luminaire ou la Brosse à cheveux des enfers, c'est du pareil au même tant que vous y croyiez pareillement. Même si rien ne nous permet de prouver l'inexistence du Sort, tout nous permet de prouver l'inexistence de ses conséquences. Dans ce cas, grâce au rasoir vakéministe de l'efficacité, nous pouvons conclure que s'occuper du Sort est une perte de temps. Théologiens, prêtres et Pontifes sont aussi utiles à notre pays qu'une secte de fans de space opera.

Pour réagir à l'actualité, cessez de prier pour les victimes. Cessons de prier pour le rétablissement de Carlos Linares. Plutôt que de prier et de se détourner du sujet, osons se demander comment une fanatique connue des services de police ait pu se procurer une arme à feu et des munitions. Comme se fait-il qu'un souverain bénéficie de meilleurs soins que des fusillés de banlieues, victimes latérales de règlements de compte. Osons nous poser les grandes et vraies questions et rejeter les faux débats qui n'ont aucune conséquence. Une cause sans conséquence est comme un mot sans lettre : rien.

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